Gaufres d’Un P’tit Plus
À l’intérieur du « duel des douceurs »
Il est 10 h 45 lorsque la sonnette résonne chez Isabelle Fuchs. Il y a quelques jours, cette Fleurisane avait passé commande à Un P’tit Plus dans le cadre de sa traditionnelle vente de gaufres. Elle n’est donc pas surprise par cette « intrusion ». Derrière la porte, l’un des cadres de l’association, Ludovic Kneissler, est accompagné par deux jeunes bénévoles, Laura et Louis. Au moment de l’ouverture de la porte, surprise…
…Isabelle Fuchs dégaine la première ! Un duel se met en place comme dans tout bon western qui se respecte. Les gaufres d’Un P’tit Plus font face aux biscuits d’Isabelle. Qui craquera en premier et se jettera sur les douceurs de l’autre ? Réponse la semaine prochaine ! Non, on ne va quand même pas vous faire subir ça. Surtout que l’ambiance était tout sauf celle d’un duel, en ce samedi matin bien frais. « J’habite pas très loin de chez Ludovic et nous essayons de soutenir l’association Un P’tit Plus de temps en temps avec mon mari. Nous avons toujours commandé des gaufres et nous allons aussi toujours participer volontiers aux lotos », rapporte l’habitante de Fleurier.
Le « tips » d’Isabelle
Se faire plaisir tout en faisant plaisir, voilà comment on pourrait qualifier la bonne action d’Isabelle et de son mari qui ont commandé dix gaufres cette année. « Nous nous faisons plaisir car elles sont excellentes. Et forcément, il y a l’envie de faire du bien aux enfants atteints de cancer aussi. C’est un achat gourmand et utile à la fois. » Cette année, aucune gaufre ne verra la lumière du congélateur. « Nos petits-enfants viennent la semaine prochaine donc on va leur faire plaisir aussi. Vous voyez, on reste encore dans la notion de plaisir. » Et si vous voulez le petit tips d’Isabelle, sachez qu’elle passe rapidement la gaufre au grille-pain pour lui donner un peu de croustillant. « Un peu de sucre glace et c’est un parfait petit déjeuner. »
Causes intergénérationnelles ?
Le repas qui se profile sera moins diététique pour les petits-enfants où la chantilly et la pâte à tartiner seront de sortie. Ce moment de plaisir (on y revient) sera aussi propice à un échange plus pédagogique avec les plus jeunes. « Ces gaufres ont un goût particulier car nous essayons de les sensibiliser à ce genre de causes. J’ai parfois l’impression que les enfants s’en distancient car ils pensent que cela ne les concernera jamais. » Pourtant, comme dans de nombreuses familles du Vallon, la maladie n’a pas épargné celle des Fuchs. « Il ne faut jamais oublier que cela peut toucher tout le monde. Je pense que la solidarité est une valeur qui doit se transmettre de génération en génération pour ne pas se perdre. »
3150 gaufres et une nuit de cuisson
La solidarité vallonnière n’est définitivement pas un mythe. Cette année, 3150 gaufres ont été livrées par Un P’tit Plus. « C’est un nouveau record. C’est assez fou quand on y pense », s’émeut Ludovic Kneissler, venu se protéger du froid à l’intérieur quelques instants. Fou, c’est aussi de cette façon que l’on peut caractériser l’engagement et la détermination des dizaines de bénévoles de l’association qui ont été sur le pied de guerre de nombreuses heures. « Les dames qui ont cuit les gaufres ont commencé le vendredi soir, à 19 heures. Elles y ont passé leur nuit et toute la matinée. » Les livreurs ont, quant à eux, commencé leur tournée dès le petit matin. Plus tôt dans la semaine, il avait déjà fallu préparer la pâte. Quelque 120 citrons ont notamment été pelés. Dernière information cruciale : Ludovic Kneissler et sa jeune bande ont craqué les premiers dans le duel des douceurs…
Kevin Vaucher