Gare de Couvet
La première pièce d’un puzzle bien plus grand !
La nouvelle n’avait pas échappé aux utilisateurs des transports publics vallonniers, retranchés dans des bus en lieu et place des trains depuis neuf mois : le trafic ferroviaire a été rétabli entre le Vallon et Neuchâtel le 28 avril dernier ! Pierre angulaire de ces longs travaux, la gare de Couvet a totalement disparu un temps avant de renaître magnifiquement de ses ruines. Les autorités communales et cantonales tonnent qu’il ne s’agit là que du point de départ pour insuffler une nouvelle dynamique au village et plus généralement au Val-de-Travers !
Si l’importance de la nouvelle gare de Couvet devait être résumée en une phrase, alors ce serait celle-ci : « En 35 ans, le nombre d’habitants a augmenté de 200 âmes au Val-de-Travers. Et dans le même temps, il y a eu une hausse de… 1400 véhicules en circulation. On ne peut pas continuer comme ça bien longtemps », a déployé le président de commune et chef de la mobilité communale Eric Sivignon.
Quai central avec marquise et salle d’attente
Les travaux de cette nouvelle infrastructure ont débuté en 2024 avec notamment le démontage de l’ancienne gare en vue de son renouvellement total. « Les quais ont été allongés et rehaussés pour répondre aux exigences de la loi LHand, votée en 2004. Pour gagner en sécurité, le passage à niveau routier des Prises et le passage à niveau piéton de la gare ont été supprimés. Cela permet aux trains d’entrer et de sortir de gare plus rapidement (40 km/h à l’ouest et 60 km/h à l’est). Désormais, c’est par un passage sous-terrain – où se trouvent les distributeurs à billets – que les voyageurs accèdent au quai central équipé d’une marquise et d’une salle d’attente. Les personnes en fauteuil roulant gagnent ainsi largement en confort tout comme les parents avec poussettes et ceux qui se déplacent avec leur valise », détaillent Yann Montandon (chef de projet) et Cédric Aubry, membre de la direction de transN.
« On avait du mal à croire que tout serait prêt le 28 avril 2025 »
L’interruption de la ligne R21 (Neuchâtel-Buttes) a par ailleurs permis d’autres réalisations comme la rénovation du pont de La Presta et le renforcement des 1.7 kilomètre de pleine voie entre Môtiers et Couvet, via l’injection de quelque 3500 colonnes ballastées. « Une collaboration avec les CFF a également conduit à des renouvellements de matériel tels les enclenchements de Môtiers et de Travers ainsi que les commandes de six passages à niveau », ajoute Yann Montandon. « Vu l’ampleur de la tâche, on avait du mal à croire que tout serait prêt le 28 avril 2025. Et pourtant, transN l’a fait », a tenu à féliciter Eric Sivignon. Pour rappel, ce sont 84 millions de francs qui ont été investis dans la modernisation des installations au Val-de-Travers grâce à un financement fédéral.
« Une meilleure connexion avec l’Arc jurassien »
Le premier coup de pioche des grands travaux avait été donné en 2015 déjà (à Fleurier). Et ce n’était autre que le conseiller d’État Laurent Favre qui tenait la pelle ce jour-là. Ce 7 mai 2025, il était encore présent pour inaugurer la gare de Couvet. Cette fois, il a laissé tomber la pelle pour… le drapeau ! Celui de transN, qu’il a retiré pour dévoiler la plaque « 2025 » qui trône désormais sur le passage sous-terrain du lieu. « Fleurier, Buttes, Môtiers, Couvet… à terme, ce sont toutes les gares du Vallon qui seront modernisées et remises aux normes », a-t-il promis. « Ces efforts ne sont pas vains, la fréquentation de la ligne a augmenté de 30% lors des dix dernières années », a-t-il ensuite savouré. « Ce n’est pas tout ! La qualité des correspondances à Neuchâtel est aussi la garantie d’offrir une meilleure connexion de la région au reste de l’Arc jurassien et plus loin encore. »
Un avenir qui s’articule autour de la gare de Couvet
En parlant d’aller plus loin (sans monter dans un avion pour autant), Eric Sivignon n’a pas manqué de souligner que cette nouvelle gare était la première pièce d’un puzzle qui se veut plus grand et plus ambitieux : « La nouvelle configuration de la Grand’ Rue de Couvet, la réhabilitation du site Dubied et le développement de la zone d’activité de La Léchère s’inscrivent dans l’avenir du village et s’articulent tous autour de la gare. » Laurent Favre a aussitôt affirmé que « des pistes de valorisation sont étudiées et des moyens consentis en ce sens », tout en gardant le mystère sur la nature exacte de celles-ci. Réponse au prochain arrêt ?
Kevin Vaucher