Fusion des clubs de foot
L’heure est aux responsabilités!
Les membres du Groupement Val-de-Travers, du FC Couvet, du FC Môtiers, du FC Fleurier et du FC Saint-Sulpice auront à se prononcer sur le rassemblement des forces les 21 et 22 février. À quelques jours des scrutins décisifs sur cette fusion, leurs issus semblent plus que jamais incertaines. Selon nos informations, les craintes semblent gagner du terrain dans certains clubs. Que se passerait-il en cas de refus et qui en assumerait les conséquences ? Nous faisons le point (de fusion) !
Devant une échéance importante, il est fréquent qu’une certaine fébrilité gagne les rangs. C’est ce qui semble se passer chez une partie des votants qui seront amenés à se prononcer sur l’acceptation ou non du projet de fusion des clubs de foot vallonniers. À ceci s’ajoute la question des parents des joueurs mineurs du Groupement Val-de-Travers. « Se sentiront-ils suffisamment concernés pour venir voter aux assemblées ? Ont-ils bien conscience que cette fusion est d’abord prioritairement pensée pour la relève ? », se demande Raphaël Claudio.
Une seule voix forte pour « porter plus loin »
D’ordinaire réservé, l’entraîneur et responsable technique du FC Couvet a senti le besoin de prendre la parole pour clarifier les enjeux et placer chacun devant ses responsabilités. « Je ne suis pas là pour faire la morale à qui que ce soit mais pour exposer ma vision. Celle d’un Vallonnier qui est sur les terrains de foot depuis des décennies », commente celui qui fête ses 30 ans de club cette année. « J’ai vu le foot évoluer et nous n’avons pas forcément évolué aussi vite que lui au Val-de-Travers. Aujourd’hui, il est évident que le système actuel ne fonctionne plus et qu’il n’est pas viable. Pour le faire avancer dans la bonne direction, notamment auprès de la Commune sur la question des terrains, il faut parler d’une seule voix forte. »
Le rôle clef du Groupement
Raphaël Claudio pointe une autre évidence : « La création du Groupement Val-de-Travers a permis de rassembler près de 350 jeunes sous le même maillot. C’est l’une des grandes réussites de ces dernières années. Mais elle a aussi sollicité beaucoup de forces vives pour s’en occuper. Du coup, il y a eu un transfert de personnes (et de sponsors) des clubs jusqu’au Groupement et cela a indirectement affaibli leurs positions. » En gros, les personnes qui s’engagent vraiment à fond ont commencé à manquer dans les clubs et une certaine lassitude se fait sentir chez ceux qui sont restés. « Il y a une fatigue. Ils ont beaucoup de travail et ils sont fatigués. Beaucoup ont des doubles voire des triples casquettes. »
Poser la tête sur la base de la pyramide
Le constat est implacable : « Aujourd’hui, il y a une vraie vie et une vraie effervescence autour du Groupement. Ce que l’on retrouve moins autour des clubs, comme à Couvet. C’est irréfutable. Je pense que nous avons posé la base de la pyramide avec le Groupement et qu’il faut aujourd’hui y poser la tête en fusionnant également les forces chez les équipes d’adultes. » Les sponsors ne peuvent pas se démultiplier à l’infini non plus. « Ils préfèrent soutenir la formation que des équipes plus âgées qui se retrouvent finalement pour leur propre plaisir. C’est plus rassembleur et je les comprends. » Alors que faire ? « Il faut simplement finaliser les choses en acceptant cette fusion qui est la suite logique du Groupement. »
Fusion ne veut pas dire démantèlement
Chacun doit prendre conscience des responsabilités qui lui incombent. « Nous pouvons comprendre que les anciens ont envie de continuer à jouer avec leurs potes et qu’ils ne pensent pas immédiatement au sort de la relève. Mais la fusion ne va pas les empêcher de continuer à jouer avec leurs amis, c’est juste la couleur du maillot qui changera. Ce qu’ils ont peur de perdre, ils peuvent le garder. » Et pour les parents des mineurs, il convient de rappeler que ce rapprochement a notamment pour objectif d’installer durablement une équipe vallonnière au sein du plus haut niveau régional. « Nos jeunes méritent d’avoir au moins la 2e ligue comme ambition et la possibilité de rester jouer au Vallon. »
En cas de refus, il faudra assumer
Et en cas de refus, qu’adviendra-t-il ? « Ceux qui disent ‹ non › ne pourront pas s’en laver les mains. Ils devront assumer et proposer autre chose. Vont-ils prendre des responsabilités dans leurs clubs ? Et je parle dans la durée, pas uniquement de donner un coup de main sur une saison. Il faut des gens qui s’engagent sur au moins cinq ans. Le feraient-ils ? Pas sûr ! Et les juniors en pâtiraient grandement. Le passé nous l’a montré, il est impossible de faire perdurer un club ‹ seul › en 2e ligue. Du coup, en cas de refus, les meilleurs joueurs partiront, à terme, dans le bas du canton. Et ce sera terminé avec l’ambition d’avoir le plus haut niveau régional à offrir à nos juniors. » Les enjeux sont posés, aux membres (dont les parents de juniors) de voter !
Kevin Vaucher