Football
L’espoir des clubs de foot
Contrairement au hockey sur glace qui est habituellement toutes lames dehors, le football entre en trêve hivernale chaque année à cette période. Les championnats juniors et amateurs n’ont donc pas été officiellement annulés jusqu’à présent et ils pourraient reprendre fin mars-début avril. Les dirigeants des clubs vallonniers naviguent entre optimisme (un peu), fatalisme (beaucoup) et interrogations (à l’infini).
Soyons clair, la crise du coronavirus n’a pas épargné le foot amateur qui a vu ses championnats arrêtés prématurément.
Tout s’est figé autour du 20 octobre dernier,
se souvient le président du FC Môtiers Alexandre Tosato. Sans prendre en compte la catégorie « vétérans », son club possède une seule équipe senior (en 4e ligue) à l’instar du FC Kosova NE (4L) et du FC Saint-Sulpice (5L) alors que le FC Fleurier en a trois à charge (2L, 4L et 5L) tout comme le FC Couvet (3L et 4L masculines ainsi que 4L féminine). Chacun n’est donc pas touché avec la même intensité. Les seize formations garçons et les quatre collectifs filles du Groupement Val-de-Travers sont également à l’arrêt chez les juniors.
Pas de reprise sans retour à l’entraînement
Le premier tour de ces championnats n’a donc pas pu aller à son terme mais l’espoir demeure quant à la possibilité de rattraper le retard et de jouer le second tour fin mars-début avril. L’Association neuchâteloise de football (ANF) n’a pas encore pris de décision définitive.
Elle optera peut-être pour des semaines anglaises avec plusieurs parties à la suite ou alors pour une saison raccourcie avant un nouveau confinement,
s’emporte joyeusement le coach de Kosova NE Flamur Nitaj.
Même si le championnat devait se terminer fin juin, on espère qu’il puisse reprendre,
lance Tosato aussitôt contré par Serge Frey de Saint-Sulpice :
Si les matches ne reprennent pas début avril, j’ai des doutes que l’on puisse aller au bout fin juin.
D’autant plus qu’il faudra pouvoir s’entraîner de façon normale trois semaines minimum avant une éventuelle reprise,
appuie le président du FC Couvet Paulo Sousa. Vous l’aurez compris, les incertitudes sont nombreuses et c’est probablement ce qui est le plus difficile à vivre pour les clubs du Vallon.
Au moins, on sait déjà que l’ANF ne va pas forcer les joueurs à se faire vacciner. Du moins, cela me semble très peu réalisable dans la pratique,
ajoute pour Fleurier Kevin Fauguel.
Sportivement, ça ne sert pas à grand-chose
Dans l’expectative, les joueurs se maintiennent en forme comme ils peuvent. La plupart suivent un programme individuel pendant que d’autres se réunissent par groupes de quatre pour courir un peu.
Sportivement, ça ne sert pas à grand-chose, c’est plus pour maintenir des liens au sein du groupe,
résume parfaitement Sousa. La palme de l’originalité revient à Môtiers qui a mis sur pied deux séances par semaine en « visio-conférence ». Ambiance garantie. Une bonne humeur qui n’est pas de trop en ces temps où aucune recette ne rentre et où l’entraide se généralise.
On doit notamment trouver des arrangements avec nos cantiniers car on ne peut décemment pas leur demander de payer de loyer sans activité,
explique le président fleurisan Fauguel. L’autre point noir concerne les enjeux sportifs. La première équipe de Couvet avait l’ambition de monter en 2e ligue tandis que la deuxième de Fleurier souhaitait atteindre la 3e ligue tout comme Kosova NE.
Si le championnat est annulé, cela fera deux saisons de suite que nous sommes premiers du classement et que nous sommes freinés dans notre élan,
peste Flamur Nitaj. Même si finalement, tous s’accordent à dire que la patience doit primer.
Kevin Vaucher