Foire de Couvet – Chaude foire, froides sueurs !
Vendredi dernier, la foire d’automne de Couvet a fait souffler le chaud et le froid le long de la Grand-Rue. À quelques encablures du mois de novembre, la température dépassait les 20 degrés. Beaucoup en ont profité pour faire tomber la veste avec plaisir. Ces conditions inhabituelles n’ont toutefois pas été sans conséquence pour certains marchands, vendant des produits sensibles à la température. Le SCAV s’est d’ailleurs invité à la fête. D’autres sueurs froides ont été observées du côté des commerçants en textiles. Pas facile d’écouler des vestes d’hiver quand la température est bloquée à la « mode estivale ».
En face de la boucherie Bohren, la boulangerie Jeune est restée loin de toutes variations de température. Chez elle, la chaleur du pain a attiré bon nombre de clients tout au long de la journée. C’est l’avantage de vendre un produit toute saison ! « Et pour les pâtisseries, c’est bien parti aussi », confirme la patronne devant des vitrines réfrigérées, effectivement bien « entamées », en fin de journée. Un peu plus loin, le stand de la BAV (Brasserie artisanale Val-de-Travers) tirait également un bon bilan pour sa première année de présence à la foire covassonne. « On venait autant pour avoir un peu de visibilité que pour faire des ventes. Les deux objectifs ont été atteints », savouraient les quatre responsables de la brasserie butterane. La satisfaction est d’autant plus grande que leur présence a nécessité une organisation de tous les instants.
Des marchands qui « prennent une veste »
« En plus de la BAV, chacun a une autre activité professionnelle. Il a donc fallu se relayer toute la journée derrière le stand pour que chacun puisse remplir ses différentes obligations. » Les « brasseurs-relayeurs » avaient donc bien mérité une « petite mousse » aux alentours de 17 h, avec 4 sortes de bières à choix (la cinquième étant en cours de réapprovisionnement). Malgré une affluence jugée correcte par beaucoup, d’autres ont eu du mal à convaincre. « Je vends des vestes et des polaires alors vous voyez l’histoire », soupirait le Genevois Antonio. « En plus, il y a tout qui augmente sauf le salaire, alors forcément, les gens dépensent moins pour s’habiller. » C’est vrai ça ?
Direction la boutique « Chez Pélichet », pour le vérifier. « C’est vrai que ce n’est pas tellement bon. Il n’y a surtout pas de logique. Hier, j’ai eu du monde toute la journée et c’est plus calme aujourd’hui (vendredi passé) alors que c’est la foire. Je sens que les gens hésitent à acheter. Ça c’est typique des périodes où il y a de mauvaises nouvelles dans les journaux. Et en plus, ils ont tendance à attendre le changement de temps pour acheter des vêtements plus chauds pour l’hiver. » Bref, n’en jetez plus, la corbeille est pleine !
Sœur Odette tricote, le SCAV « tripote »
Finalement, seules Sœur Odette et ses chaussettes tricotées main ont, semble-t-il, trouvé le chemin de quelques armoires vallonnières. « On a aussi beaucoup vendu de gaufres et de cornets à la crème pour les œuvres d’entraide de l’Eren », ajoutait-elle quelques jours avant sa grande « descente vers Paris ». Comme chaque année, elle partira bientôt avec une tonne de chargement pour venir en aide aux SDF de la capitale française. Plus loin, le vendeur de fromage et de viande d’Alphüsli a quant à lui rempli le frigo de bien des visiteurs. « Il vend beaucoup car il appâte les passants avec ses dégustations », rigolait son voisin de stand qui venait de recevoir une petite visite du SCAV. Le Service de la consommation et des affaires vétérinaires était sur les dents afin de vérifier que les produits alimentaires ne souffraient pas trop de la chaleur. Plusieurs contrôles de température ont été effectués, notamment à l’intérieur des fromages, à l’aide de sonde. Quelques légères irrégularités ont été constatées et certains aliments mal datés ont aussi été retirés de la vente. Il n’y a donc pas que le climat qui s’emmêle parfois les pinceaux avec les températures.
Kevin Vaucher