Flore Espina peut encore voir Paris!
Les fidèles du Courrier le savent : la cavalière Flore Espina est une Vallonnière expatriée en Espagne. Malgré un accident lui ayant coûté sa jambe gauche à l’âge de 21 ans, elle n’a jamais abandonné sa passion pour le cheval. Cette force l’a poussée à viser une participation aux Jeux olympiques de Paris, cette année, en paradressage. Ce rêve semblait définitivement enterré il y a quelques semaines. Il renaît aujourd’hui…
« T’as voulu voir Paris et on a vu Paris », disait Jacques Brel. Cette référence, qui plaira sans doute aux « anciens », prend aujourd’hui du sens pour Flore Espina. L’équipe de Suisse de paradressage espérait bénéficier d’un ticket pour les Jeux de Paris mais cet espoir semblait avoir été définitivement douché à la suite des derniers résultats qualificatifs pour les JO. Sur la base de savants calculs, les résultats des deux candidates helvétiques en lice pour s’emparer de ce ticket paraissaient insuffisants. Paris disparu ?
Convaincre jusqu’en juillet
Paris disparu… temporairement mais Paris nullement vaincu ! « Contre toute attente, l’équipe de Suisse a bénéficié d’une place pour les JO dans cette catégorie. Concrètement, j’ai jusqu’à la mi-juillet (ndlr : les Jeux paralympiques 2024 se tiendront du 28 août au 8 septembre) pour participer à des concours et marquer des points pour convaincre la fédération que je suis la meilleure cavalière pour bénéficier de cette place », confie Flore Espina, revigorée par cette nouvelle. C’est donc à la fédération nationale qu’il conviendra de trancher entre la Vallonnière et sa concurrente Nicole Geiger.
Quelles sont ses chances ?
Soyons honnête, c’est Geiger qui bénéficie des faveurs de la cote sur le papier. Elle a bien plus d’expérience qu’Espina et monte son cheval depuis plus longtemps qu’elle. Mais la cavalière expatriée a aussi quelques atouts. Elle bénéficie notamment du soutien des Garages Hotz SA dans son objectif de Jeux olympiques et, à ce titre, elle a la chance de former un binôme avec le cheval Dartañan depuis plus de deux ans. « Nous n’avons pas cessé de progresser depuis le début et nous continuons à le faire. On va donc se battre jusqu’au bout pour aller chercher ce ticket. » Vous y croyez vraiment ? « Oui, l’espoir fait vivre dans tous les cas. Il a fallu se remettre sérieusement au travail mais nous avons repris le processus. Nous sommes à nouveau dans le coup. »
Sa concurrente « s’encouble », Espina rattrape le retard
Le duo aurait tort de renoncer. C’est d’autant plus vrai que la dernière sortie en compétition de sa concurrente n’a guère été convaincante. Après l’abattement d’il y a quelques semaines, l’espoir a totalement relancé Flore Espina dans la bataille pour Paris. Il y a cependant du pain sur la planche : « Nous avons diminué le régime d’entraînement puisque nous imaginions que nous étions hors course. Nous avions donc pris un peu de retard mais nous le rattraperons rapidement. » Ce n’est pas à la guerrière Espina que l’on apprendra la résilience. Nous suivrons évidemment cette course contre la montre vers Paris en vous proposant prochainement une nouvelle chronique de la cavalière (Team Espina). Une Vallonnière aux JO 2024 ? Je ne sais pas vous mais, nous, on continue à y croire…
Kevin Vaucher