Festival Hors Tribu
Une 30e édition en tous points radieuse
Le week-end dernier s’est déroulée la 30e édition du festival Hors Tribu à Môtiers. Bénis par la météo, les organisateurs peuvent annoncer une affluence record sur les quatre jours de musique et d’animations, alors que la majorité du comité s’apprête à passer le témoin.
Le moment est encore dévolu au nettoyage, à la vaisselle, rangement et triage des déchets, lorsque nous rencontrons, lundi, Emmanuela Minisini et Lucas Moser, sur le site du festival au Champ-du-Zi, mais la présidente et le vice-président de l’association Hors Tribu ont le sourire. « C’était un plein succès », reconnaissent-ils. Les deux membres du comité d’organisation estiment la fréquentation à environ 3000 personnes sur les quatre jours, bien qu’ils avouent difficile, avec des prix d’entrée libres le jeudi et le dimanche, d’établir un décompte précis. « Il y avait beaucoup de monde », note Lucas Moser. «Et de mémoire, la soirée du jeudi a mieux marché que lors des années précédentes ».
Pour sa part, Emmanuela Minisini relève que le dimanche a attiré nombre de visiteurs. « En fin de soirée, beaucoup ne voulaient pas partir », sourit la présidente. Les deux membres du comité de Hors Tribu l’avouent, l’objectif, chaque année, est « de ne pas faire de déficit ». Ainsi, cette 30e édition anniversaire est à marquer d’une pierre blanche.
La météo fut idéale et le ressenti fut très positif, Emmanuela Minisini, présidente de Hors Tribu
Le vice-président et aussi porte-parole de la manifestation, acquiesce. « C’est peut-être la première année où il y avait foule à chaque scène », ajoute Lucas Moser. Le duo à la tête de Hors Tribu est certain d’une chose, il laisse une « structure très saine » aux prochains organisateurs.
Public toujours diversifié
En effet, membres de l’organisation depuis respectivement 2015 et 2017, Emmanuela Minisini et Lucas Moser ont vécu leur dernière édition dans ces rôles-ci. « Depuis plusieurs années, on pense partir, mais finalement on reste toujours pour améliorer le concept, car on se dit que l’on peut faire encore mieux », explique la future ex-présidente. Son acolyte complète. « Avant, on peut dire que le festival vivotait, maintenant il vit pleinement », avance Lucas Moser, soulignant que désormais Hors Tribu a acquis une très bonne réputation sur la scène musicale et artistique romande. Pour preuve, le public est diversifié, rassemblant Vallonniers, Romands de tous horizons, Alémaniques ou frontaliers. Et le porte-parole d’espérer que cette image puisse aussi s’établir totalement au Vallon.
Une image et une réputation que le plus grand des petits festivals, comme il aime à se nommer, fonde sur la diversité, la convivialité et la durabilité.
La chose que j’adore c’est cette mixité entre familles avec enfants et festivaliers, entre jeunes et plus vieux, Lucas Moser, vice-président de Hors Tribu
En matière de diversité, Emmanuela Minisini gardera en mémoire le spectacle, le samedi après-midi, des personnes de la Fondation Cap Loisirs qui accompagne et accueille des enfants et adultes avec une déficience intellectuelle, une première. « Tout le monde a beaucoup apprécié, et ils sont ensuite restés jusqu’à la fin », détaille-t-elle. Une nouvelle preuve de l’identité bienveillante et de mixité du festival. « Nous nous sommes demandé pourquoi n’avoir pas fait cela avant ? », avoue même la présidente.
Esprit propre au festival
Les années n’ont ainsi pas changé l’ADN de Hors Tribu. Pour célébrer cette 30e édition, les différents organisateurs des trois dernières décennies ont pu notamment se réunir autour d’un apéritif. L’actuelle présidente et l’actuel vice-président relèvent le plaisir d’avoir pu échanger avec leur prédécesseuses et prédécesseurs.
« Beaucoup de personnes à l’origine du festival étaient étonnées que l’esprit demeure, trente ans après, malgré les évolutions de taille ou de renommée et de professionnalisme des artistes », relatent Emmanuela Minisini et Lucas Moser, en soulignant à nouveau le côté « fait-maison » de Hors Tribu. Un principe se retrouve aussi dans les assiettes puisque, comme chaque année, la cuisine était faite par des bénévoles, plus de 150 pour l’ensemble de la manifestation, des plats végétariens au cochon à la broche. « On aime bien se lancer dans des choses qui prennent le temps, mais on essaye », sourit Lucas Moser.
Un « home made » aussi pour le camping « improvisé » au sud de l’usine électrique, avec un stand pour le petit déjeuner, nommé « La Tartine », qui n’a pas désempli du week-end et encore occupé lorsque nous sommes sur place lundi. « Je pense même que les Môtisans ont dû voir passer des festivaliers allant chez Landi ou aux Six Communes pour acheter du sel, du sucre ou de l’huile pour cuisiner », rigole Emmanuela Minisini. Une jolie anecdote pour la présidente démissionnaire qui vivait, en tant qu’organisatrice, sa onzième édition. Toutefois, la suite est assurée.
Cette édition était aussi l’occasion du passage de témoin au futur comité, Emmanuela Minisini
Un futur comité qui sera présidé par Matthias Babey, qui était déjà responsable technique du festival, et qui recherche toujours quelques membres pour mettre sur pied une 31e édition. « Désormais, nous allons profiter du festival », plaisantent, Emmanuella Minisini et Lucas Moser.
Gabriel Risold
