Ferme Robert
Un nouveau couple pour une nouvelle page
L’Association des Amis de la Ferme Robert a présenté, mardi, les futurs tenanciers du restaurant et de l’hébergement, l’Abri du Van : Jean-Daniel Montandon, Bayardin d’origine, et son épouse Olga. Le couple reprendra la gestion de l’établissement à partir de février 2023.
En mai dernier, Pierre-Alain Rumley reconnaissait une « vraie crainte » à l’idée de ne pas trouver de nouveau tenancier pour le restaurant de la Ferme Robert et faisait tout de même le souhait d’attirer un restaurateur sensible au charme du lieu. Six mois plus tard, c’est avec un certain sourire que le président de l’Association des Amis de la Ferme Robert (AAFR) a annoncé la signature du bail et présenté les futurs tenanciers de l’établissement : Jean-Daniel et Olga Montandon.
Depuis mai et les diverses annonces, nous avons reçu huit dossiers de candidature,
relate Pierre-Alain Rumley. Pour diverses raisons, l’association n’est pas entrée en matière pour quatre d’entre eux et pour ceux restant le choix fut relativement limpide.
La conclusion était unanime sur le fait que Jean-Daniel Montandon et son épouse représentaient la meilleure solution,
souligne-t-il.
Ainsi, à partir du 15 février 2023, le couple sera le nouveau gérant du restaurant et de l’hébergement « l’Abri du Van ».
Pour mon épouse Olga et moi, c’est un projet à deux et familial pour avancer dans ce genre d’établissement,
explique Jean-Daniel Montandon, malheureusement seul représentant du couple ce mardi, en l’absence d’Olga. Le futur tenancier détaille que la répartition des tâches est déjà établie, lui œuvrera en cuisine, tandis que son épouse gérera le service et les locations de l’hébergement. Cette reprise peut quelque peu s’apparenter à un retour aux sources pour le prochain tenancier. Né aux Bayards, Jean-Daniel Montandon a obtenu un diplôme de boulanger, pâtissier et confiseur au Val-de-Travers avant de s’établir à Colombier, après un détour par le Valais.
« Travailler dans la continuité »
Aujourd’hui, haut responsable commercial dans une société de grossiste alimentaire, le Bayardin d’origine de 56 ans avoue qu’une volonté de bifurcation professionnelle existait depuis quelques années. La possibilité de vivre et travailler dans le cadre de vie de la Ferme Robert a convaincu le couple.
Tout est réuni pour faire ce changement,
relève-t-il en évoquant déjà qu’avec « un coup de frais », l’appartement de fonction aura « un charme certain ». Une rénovation qui se fera entre décembre et début février, en même temps que celle de la cuisine, indispensable pour être en conformité avec les normes d’hygiène actuelles (lire encadré) et permettre la continuité de l’exploitation du restaurant. Le fait qu’il ne soit pas cuisinier de métier n’effraie aucunement Jean-Daniel Montandon.
J’ai toujours travaillé dans l’alimentaire, c’est un avantage,
estime-t-il, confiant.
Le boulanger pâtissier confiseur de formation explique être depuis toujours un passionné de cuisine et il donne depuis longtemps des « coups de main » à des amis traiteurs pour divers événements. Et il a déjà pu participer à un « coup de feu » à la Ferme Robert lors d’un précédent week-end, sous l’office de la tenancière actuelle. D’ailleurs, Jean-Daniel Montandon tient à remercier ses prédécesseurs pour la grande notoriété apportée au restaurant.
Cela sera un défi de travailler dans la continuité,
juge-t-il. évidemment, le futur tenancier reconnaît que lui et son épouse amèneront leurs « patte » et « touche », mais il tient à conserver l’esprit du lieu.
Tout ce qui a été bâti est à respecter,
affirme-t-il, reconnaissant.
Revenir aux nuitées de 2019
La future exploitation par Olga et Jean-Daniel Montandon sera pour l’AAFR un retour « à la normale » après la « bonne solution transitoire » trouvée avec espaceVal pour la gestion de l’hébergement cette année.
Pour que cela soit optimal, il faut les personnes sur place,
note Pierre-Alain Rumley en précisant que la gestion en parallèle de l’hébergement était une condition pour la reprise du restaurant. Le président de l’AAFR compte sur une augmentation des nuitées et aimerait revenir aux chiffres d’avant 2019 avec environ 12’000 nuits contre 500 à 600 lors des dernières années.
Le nouveau couple de tenanciers est conscient du potentiel du lieu. Jean-Daniel Motandon pense que des synergies sont à créer entre le restaurant, l’Abri du Van et le troisième pôle qu’est le centre d’interprétation, et dit être prêt à « donner un coup de pouce » pour la promotion des expositions. Le bail signé par le couple est de cinq ans, mais Pierre-Alain Rumley espère qu’il restera « plus longtemps ».
Une cuisine encore à financer
Nerf de la guerre de chaque association, les moyens financiers. Et ceux des Amis de la Ferme Robert ne dérogent pas à la règle. Lors des trois dernières années, l’AAFR a déjà dû investir de grandes sommes dans diverses rénovations et aménagements nécessaires, soit près de 300’000 francs. S’ajoute désormais à cette liste, la rénovation obligatoire de la cuisine pour sa mise en conformité et dont la facture s’élève à 70’000 francs, d’où le sourire également fermé du président de l’association. Pierre-Alain Rumley ne le cache pas, l’association « n’a pas cet argent ». Pour l’instant, l’AAFR s’est tournée vers différents acteurs, communes, Canton et fondations afin de récolter des fonds. Val-de-Travers et la Grande Béroche ont accepté une aide d’une certaine mesure (3000 et 2000 francs), et elle devrait bénéficier d’un apport de l’Aide suisse à la montagne. Pour autant, ces montants demeurent insuffisants pour couvrir les coûts. Aussi, l’AAFR a décidé de solliciter ses 700 membres pour tenter de réunir la somme nécessaire. Enfin, elle réitère un appel aux donateurs. Si le montant de la rénovation ne devait pas être totalement couvert, l’AAFR devra accroître son endettement. Une chose regrettable pour l’association qui fêtera ses vingt ans l’an prochain.
Pour les dons : IBAN : CH60 0076 6000 Z351 9696 5. Association des Amis de la Ferme Robert, 2108 Couvet.
Gabriel Risold