Échos de frontières
Un grand merci à mon hebdo préféré d’avoir publié un article sur « La Grange aux Ours.es » aux Verrières-de-Joux, jeudi 3 avril dernier et d’en annoncer un concert.
J’avoue que si le concert avait eu lieu le 1er avril, j’aurais hésité pour ne pas être la risée d’un groupe d’armaillis farceurs du Haut-Doubs au milieu des pâturages du Larmont. Non, c’était samedi dernier, le 5 avril à 20 heures. J’ai réservé, j’y suis allée.
19 h 30, quelques voitures garées aux environs d’une ferme restaurée dans les règles de l’art. Je me dis que nous serons une dizaine de « pinglets » et « pinglettes », tout au plus, vu le programme : quintettes de Chostakovitch et de César Franck ; non non, pas Mozart ni Vivaldi, trop facile !
Tu parles Charles ! Le concert débute à 20 h 15 (faut attendre les retardataires) devant plus de cent personnes, dans une salle de musique à faire rougir un acousticien chaux-de-fonnier.
Tiens des Suisses ! Ah ben… ce sont juste les musiciens. Si on est prophète en son pays, on l’est moins à trois kilomètres de la frontière, perdu au milieu de nulle part.
Sublime le quatuor neuchâtelois Solem, sublime la pianiste Claire Ispérian qui nous emballent et nous étourdissent ; magique, on en redemande ! Puis, à la fin du concert, il ne faut guère plus de 10 minutes pour transformer l’écrin en after, à force de Comté, pâté, saucisse de Morteau, quiche tiède, vin rouge et champagne. Tout le monde reste avec les musiciens, déguste et trinque ; c’est vivant et convivial, imprégné encore des belles sonorités musicales.
Un quart d’heure de route plus tard, je suis chez moi, toujours sous le charme de cette soirée aussi extraordinaire qu’imprévue, aux échos de frontières.
Anouk Landry, Fleurier