Chorale Jean-Jacques Rousseau
Départ en humour et en émotions
Le pasteur David Allisson a pris congé de la paroisse du Val-de-Travers après 17 années de service. Il l’a fait dimanche matin, au cours d’un culte d’adieu qui a réuni les autorités communales, les représentants des autres églises et quelque 130 proches, familles et amis. Certains nous confiaient qu’ils n’avaient plus passé la porte du temple de Fleurier depuis bien quelques années. Ce constat colle parfaitement avec le côté rassembleur de celui qui part du Vallon pour rejoindre le canton de Fribourg. Il n’a pas non plus manqué l’occasion de quitter la scène avec cet humour qui ne l’a jamais quitté durant toutes ces années.
« J’ai fait quelque chose de très court qui tient en une liste de 17 points », a confié David Allisson au moment de mettre des mots sur ses souvenirs. Et puis, le voilà qui déroule une interminable liste colorée de 17 feuilles, format A4, reliées les unes aux autres. « Voici cette petite liste…», a-t-il alors ajouté devant une assemblée morte de rire.
Ses confrères « épinglés »
Fidèle à lui-même, l’homme a fait dans la justesse. Il n’est pas tombé dans le piège d’en faire trop mais il en a fait assez pour que ce moment marque les cœurs et les esprits. En alternant l’humour et des moments forts en émotions, il a su garder ses fidèles dans une certaine fraîcheur tout au long de l’heure quarante de cérémonie. Le pasteur sur le départ était entouré d’autres intervenants comme ses confrères René Perret, Séverine et Patrick Schlüter. « René Perret a pris sa retraite en 2019 et a été remplacé par Véronique Tschanz Anderegg. Aujourd’hui, René est présent en robe pastorale alors que Véronique n’est pas là, belle logique…», a poursuivi un David Allisson taquin. Pour info, René remplace Véronique quelques mois, le temps qu’elle rentre d’une « randonnée sabbatique ».
Professionnel jusqu’au supermarché
On a aussi ressenti beaucoup d’émotions dans ses prises de parole. La première fut d’ailleurs particulièrement intense. On a senti que les larmes n’étaient pas loin mais il a parfaitement su reprendre un ton plus solennel, en bon professionnel. Il nous l’avait confié il y a quelques semaines, travailler dans une région comme le Val-de-Travers est particulier car les gens ne différencient pas l’homme du professionnel. Et pour certains, il représente aussi bien la parole de Dieu dans un temple qu’en plein milieu d’un rayon de supermarché. Une expérience déroutante que connaissent bon nombre de personnages publics.
Quand l’orgue déraille
Alors que retentit soudain les notes de « Voici Noël » à l’orgue, l’organiste Jean-Samuel Bucher aurait-il eu un coup de chaud ? Non, c’est évidemment un clin d’œil décalé de plus dans cette cérémonie qui n’en manque pas. Puis, c’est le son de « ce n’est qu’un aurevoir » qui tinte avant qu’un chant surprise rende un dernier hommage au « partant ». La journée d’adieu s’est ensuite poursuivie à Buttes par un apéritif-dînatoire où d’autres surprises chantées et jouées avaient été préparées. Avec notamment le retrait de Patrick Pélichet du paysage vallonnier, c’est une nouvelle figure du Vallon qui s’apprête à faire ses bagages. D’autres personnalités publiques suivront-elles durant l’été ?
Kevin Vaucher