(…) Malgré la situation difficile que nous traversons, nous nous réjouissons de constater que le Conseil communal a eu la sagesse et la clairvoyance de ne pas tailler dans les prestations à la population, et nous l’en remercions vivement. En effet, ce serait la pire des choses à faire dans le contexte actuel de morosité et cela diminuerait l’attractivité de notre commune. Car le problème actuel principal de Val-de-Travers est bien, à l’instar de la plupart des autres communes de l’Arc jurassien, la diminution de sa population, la difficulté à attirer de nouveaux habitants et à offrir des places de travail à nos jeunes, en particulier pour les plus qualifiés d’entre eux. C’est pourquoi il est indispensable de tout mettre en œuvre pour attirer de nouveaux habitants et tout faire pour qu’ils trouvent du travail dans notre région. C’est un objectif prioritaire et urgent. Nos infrastructures, publiques comme privées, sont dimensionnées pour deux mille personnes de plus que notre population actuelle. Leur coût d’exploitation resterait globalement inchangé mais les rentrées directes et indirectes augmenteraient. Si nous n’arrivons pas à stopper et inverser cette tendance à la baisse démographique, il est à craindre que les budgets à venir nous obligeront à tailler dans le vif et à renoncer aux prestations les moins utiles au plus grand nombre. Cet exercice sera périlleux et très difficile à mener.

Car notre système ultra capitaliste, renforcé par la crise du Covid, nous laisse peu de marge de manœuvre, empêche d’entreprendre sereinement et d’avoir une vision claire à moyen terme. Tant que l’on entretiendra la confusion entre le libéralisme, qui est un système politique garantissant la liberté de penser et d’entreprendre, et le capitalisme, qui n’est qu’un moyen pour quelques-uns de s’enrichir aux dépens de la collectivité, mais en aucun cas de bâtir une société, c’est notre planète entière qui sera en danger.

Voyez donc : alors que beaucoup de nos entreprises rencontrent des difficultés, que la pression sur les salaires augmente, que nombre d’artisans, commerçants et acteurs culturels se trouvent dans des situations critiques, alors que de nombreuses personnes doivent faire appel aux aides d’urgence, la Suisse compte deux nouveaux milliardaires depuis avril, pour un total de 37. Leur richesse a grimpé de 29% entre avril et juillet 2020. Et c’est alors aux collectivités publiques de venir en aide à ceux que la crise étouffe, alors que les gains en bourse des spéculateurs augmentent encore et encore, déconnectés de toute économie réelle, volant le fruit du travail et pillant et détruisant la planète. Et notre pays, dont la devise est pourtant « un pour tous, tous pour un », en encourageant la concurrence fiscale entre cantons et entre communes, est un complice actif de cette arnaque mondiale, empêchant une redistribution un peu moins inéquitable des richesses. (…)

POP Val-de-Travers