Dan Noël
La vie effrénée du « lieutenant Dan »
Dan Noël approche la cinquantaine ! Et pourtant, il n’est pas prêt à mettre le pied sur les freins. Gérant d’entreprise, administrateur de la BCN et mari d’une femme d’affaires (qui possède deux entreprises), le Vallonnier est un créatif qui veut toujours aller au bout des choses. Sportivement aussi, le « lieutenant Dan » est toujours prêt à partir au front, comme en octobre dernier lorsque le traileur a défié la mythique Diagonale des Fous. Un périple qui aurait pu bien mal finir…
« Après 150 des 180 kilomètres de la Diagonale des Fous, les médecins de la course m’ont dit que j’allais mourir si je continuais la course. Ils m’ont alors arraché le dossard pour que je ne reparte pas. J’ai eu l’impression qu’on m’arrachait le cœur. Je fais toujours les choses pour aller au bout. » Cette histoire cadre parfaitement avec le caractère de cette « tronche » bien vallonnière. Dan Noël avait beau être déshydraté, épuisé et à bout de force, il voulait continuer, même s’il avait dû terminer la course sur les genoux.
« Je voyais des singes partout. Des petits, des grands… »
Mais c’est aussi quelqu’un de réfléchi. Il reconnaît aujourd’hui que c’était la meilleure décision à prendre. « J’ai passé quelques heures en observation et j’ai mis des semaines à m’en remettre totalement. Sur le moment, à La Réunion, j’avais des hallucinations, je voyais des singes partout. Des petits, des grands… J’avais aussi un décollement des deux voûtes plantaires. Bref, j’ai fait une multitude d’erreurs de débutant mais je compte bien prendre ma revanche. » Mais pas avant 2026. Celui qui habite à Saint-Sulpice, avec son épouse rencontrée à l’adolescence, n’est pas une tête brûlée. Il veux retenter sa chance sur la Diagonale des Fous en se créant de l’expérience en 2025. « Je vais multiplier les courses d’ultra-trail avec notamment les 111 kilomètres du Swiss Canyon Trail. Je fonctionne aux défis et j’ai besoin de voir une lumière au bout de mes entraînements pour rester focus. »
Une envie irrépressible d’avancer qui lui joue des tours
Avec lui, l’entraînement c’est six fois par semaine. « On est très loin des footings de 5 à 6 bornes que je faisais à mes débuts. » Incroyable, mais vrai, Dan Noël ne chausse les baskets que depuis six ans. « Cette passion s’est structurée petit à petit. Courir me permet de me laver la tête de l’intérieur.
Désormais, je suis suivi par un coach et je bénéficie du soutien d’un sponsor pour mon matériel. » « Structure », ce mot est le bon pour expliquer ce dont ce grand créatif a besoin. Dan aime construire, sans cesse et dans tous domaines. Mais il veut parfois aller trop vite. Comme le reflète son expérience sur la Diagonale des Fous. N’a-t-il pas passé deux nuits dehors et n’a-t-il pas dormi seulement 12 minutes en 48 heures ? Parfois, son envie irrépressible d’avancer peut lui jouer des tours. « C’est vrai mais je ne peux pas faire autrement », renvoie-t-il.
Un mois à la montagne chaque année
Faire beaucoup de choses, créer et explorer une multitude de pistes. Tout ça prend du temps. Dan et sa femme ont ainsi fait le choix de ne pas avoir d’enfant. « C’est un choix de vie qui nous convient », dit cet ancien espoir sur un terrain de foot. Joueur de Xamax, membre de différentes sélections juniors, il a vu son ambition de carrière stoppée nette par une agression et une blessure à l’âge de 17 ans. « Et comme je suis trop agité pour faire du golf, je me suis tourné vers la montagne et la nature (randonnée, trail, ski,…). Chaque année, nous passons d’ailleurs l’intégralité du mois de janvier en Valais où nous travaillons à distance. Cela permet de concilier le job avec notre amour pour la montagne. » Le reste du temps, le couple vit donc à Saint-Sulpice où il a construit (encore une « construction ») un appartement de ses mains, avec l’aide de la belle-famille de Dan. Ainsi va la vie frénétique du « lieutenant Dan » !
Kevin Vaucher