Culture
Le Musée Rousseau s’apprête à hiberner pour 18 mois
Ce week-end, le Musée Rousseau verra le transfert de ses collections et de son mobilier à espaceVal pour la durée des travaux de ses locaux, propriété de l’ECAP. Une dizaine de bénévoles ont participé à ce déménagement qui constitue une étape de la refonte de l’institution.
C’est en quelque sorte une hibernation de dix-huit mois que s’apprête à vivre le Musée Rousseau de Môtiers. Ce samedi, il déménagera ses collections, ses archives, ainsi que son mobilier à espaceVal pour les dix-huit mois que devrait durer la rénovation de ses locaux, sis au numéro 2 de la rue Jean-Jacques Rousseau.
En effet, comme déjà écrit dans ses colonnes, l’Établissement cantonal d’assurance et de prévention (ECAP), propriétaire du bâtiment, va entreprendre d’importants
travaux afin de créer plusieurs chambres d’hôtes.
Nous sommes un peu déçus de fermer pour 2026, après une belle année 2025 avec plus de 30% de visiteurs et plus de 20% en 2024, Noémi Duperron,
conservatrice du Musée Rousseau.
Malgré cette petite déception, à laquelle s’ajoute celle de ne pas ouvrir le musée pendant l’édition de Art Môtiers de l’année prochaine, la conservatrice relève que les rénovations offriront une isolation moderne des locaux, une nouvelle pièce d’exposition, ainsi qu’un nouvel espace de travail. « Le temps des travaux sera aussi l’opportunité de réfléchir à une nouvelle muséographie », explique Noémi Duperron, ajoutant que ce déménagement constitue une étape supplémentaire dans la refonte du musée, débutée avec un nouveau site internet et la numérisation des documents et pièces des collections. Des travaux de déménagement du Musée Rousseau qui ont pu être entrepris grâce au soutien financier de la Fondation Ernst Göhner.
Succès de l’appel à des bénévoles
Pour l’heure, la conservatrice et son adjoint, Nicolas Fiquet, s’attellent ces derniers jours au transfert des collections à espaceVal.
Un travail fastidieux et méticuleux qui consiste à lister et conditionner chaque pièce de celles-ci, soit environ 800, ainsi qu’à empaqueter les livres et les archives du musée. « Les pièces sont photographiées, leur état de conservation noté, puis nous faisons des recoupements avec l’inventaire », détaille Noémi Duperron. Dans leurs tâches, elle et son adjoint ont reçu l’aide de plusieurs diplômés de la HE-Arc et plusieurs autres bénévoles, notamment après une annonce publiée dans le Courrier du Val-de-Travers hebdo.
« Cet appel a eu un énorme succès », s’exclame la conservatrice. « Une personne m’a même répondu : ‹ Bonjour, je suis emballé par votre demande › », poursuit-elle, en souriant. Un succès tel que Noémi Duperron a dû décliner, avec regret, certaines propositions, et ce en raison de l’espace exigu du musée et de la répartition des tâches entre les bénévoles. La conservatrice a été touchée par ces nombreux retours qui révèlent, selon elle, l’attachement des Vallonniers à la culture régionale. « Mais la bonne nouvelle est qu’il faudra déménager dans l’autre sens dans dix-huit mois », plaisante-t-elle.
Stockage à espaceVal
Au total, une dizaine de personnes a prêté main forte à l’équipe du musée sur en tout sept jours de travail. Un travail qui fut aussi consacré à faire le tri dans les réserves du musée. « C’est la première fois que le musée déménage et il y avait eu un peu d’accumulation, dirons-nous », avoue Noémi Duperron. Et dans ce nettoyage avant déménagement, aucun « trésor absolu » n’a été trouvé. « Nous aurions bien aimé tomber sur un manuscrit oublié », rigole la conservatrice. Ainsi, samedi prochain, les collections, les archives et le mobilier du Musée Rousseau partiront à espaceVal.
Les deux premières seront stockées dans une salle prêtée par la Commune de Val-de-Travers, tandis que le mobilier sera entreposé dans une pièce de l’ECAP. « L’espace des collections a été vérifié par deux de nos bénévoles diplômés afin de s’assurer des conditions de conservation », précise Noémi Duperron.
Si tout se déroule normalement, le Musée Rousseau rouvrira ses portes en juin 2027. « La hausse des visiteurs des deux dernières années nous montre l’intérêt du public et nous permet de se projeter pour l’avenir », note-t-elle.
Une hibernation qui sera, donc, mise à profit pour redynamiser l’institution et aussi, rappelle la conservatrice, trouver les subventions pour cela.
Gabriel Risold




Fondation Léon Perrin

Miguel Rocha et Robertino Rossi.