Une unanimité pour les comptes 2024 qui a fait tout de même débat

Pour la troisième année consécutive, le Conseil général de Val-de-Travers était appelé à étudier des comptes bénéficiaires, lors de sa séance de vendredi dernier 20 juin. Un bénéfice à hauteur de 1.3 million de francs qui n’est pas que « comptable » comme en 2022. « Un vrai résultat dans les chiffres noirs en espèces sonnantes et trébuchantes », comme l’a souligné le conseiller communal Benoît Simon-Vermot. Si l’ensemble des groupes a salué ce bénéfice et accepté à l’unanimité les comptes, le ton n’était pas le même chez les différents partis de l’assemblée. Pour le PLR, Mike Cortese a noté que ce résultat était « aussi positif qu’inattendu » et qu’il ne devait pas conduire à un excès de confiance. L’élu libéral-radical a appelé l’exécutif à la prudence financière. Du côté de l’UDC, Christiane Barbey tempérait également tout optimisme. « Ces chiffres sont réjouissants, mais il ne faut pas s’extasier », a-t-elle déclaré, en ciblant la hausse de la dette par habitant, « épée de Damoclès au-dessus de nos concitoyens ». De plus, l’élue UDC a relevé que si les comptes semblaient « corrects », ils étaient teintés d’une couleur qui rappelait que la situation n’était pas « toute rose ».

Le groupe Agora s’est interrogé sur l’écart important entre le budget, déficitaire pour 1.5 million, et le résultat des comptes et a demandé des budgets plus proches de la réalité à l’avenir. À gauche, les sentiments étaient évidemment inverses. Après avoir souligné la bonne santé économique et la maîtrise des charges, la socialiste Fabienne Robert-Nicoud a relevé que depuis plusieurs années les améliorations des comptes par rapport au budget « n’étaient pas exceptionnelles » et que « le catastrophisme financier n’avait pas lieu d’être à Val-de-Travers ».
Un constat identique pour le popiste Philippe Vaucher, qui a jugé que les revenus fiscaux étaient « difficiles voire impossibles » à estimer. Une situation d’amélioration récurrente dans les comptes qui devrait, selon ce dernier, éviter « les psychodrames à chaque élaboration des budgets ».

Geste en faveur du personnel communal

En raison de cet exercice 2024 bénéficiaire, l’exécutif proposait, vendredi dernier, au Conseil général l’octroi d’un échelon salarial et l’indexation des salaires au personnel communal à partir du 1^er juillet 2025, éléments qui avaient été refusés en décembre dernier lors de l’élaboration du budget. « Un demi-geste », comme l’a qualifié la socialiste Katia Della Pietra, en faveur des employés communaux, qui ne plaisait qu’à moitié au PS et au POP qui proposaient un amendement pour un octroi entier et rétroactif au 1^er janvier de cette année.

L’élue socialiste a argué que les salaires n’étaient pas une « variable d’ajustement » du budget. « Notre groupe s’insurge depuis longtemps contre le fonctionnement de notre Conseil général », a déclaré Adriana Ioset pour le POP. Le Conseil communal combattait cet amendement, notamment pour des questions techniques liées à l’effet rétroactif et estimait sa proposition de « bon compromis » pour cette année. Le PLR et Agora se positionnaient favorablement pour la demande de l’exécutif. Quant à l’UDC, le parti agrarien s’opposait vigoureusement à tout octroi de l’échelon et d’une indexation des salaires. Soumis au vote, l’amendement PS-POP fut rejeté par 22 voix contre, 13 oui et 1 abstention. La proposition du Conseil communal d’octroyer, depuis le 1^er juillet prochain, un échelon et l’indexation des salaires, soit une dépense de près de 190’000 francs, fut, elle, acceptée par 30 oui, 6 non.

Gabriel Risold