Conseil général de Val-de-Travers
Une deuxième chance pour le parlement des jeunes
Lundi soir, le Conseil général s’est prononcé sur le classement des motions POP sur la création d’un parlement des jeunes et sur l’extinction de l’éclairage nocturne de la commune. Deux débats qui ont été diamétralement opposés, mais qui ont abouti à leur classement en vue des travaux futurs. Le législatif a également accepté deux demandes de crédit.
Parfois, le point de l’ordre du jour qui n’augure pas de discussion débouche sur de vastes débats. C’est ce qui s’est déroulé lundi soir lors de la séance du Conseil général de Val-de-Travers. Le Conseil communal, par la voix du chef du dicastère de la jeunesse et de l’enseignement (DJE), Christophe Calame, a proposé le classement de la motion POP visant la création d’un parlement des jeunes, adoptée le 22 mars 2021. L’exécutif motivait son choix en raison du faible taux de réponses des jeunes de la commune à son sondage à ce sujet et un faible intérêt des associations des jeunes du Val-de-Travers. Le groupe POP, par l’intermédiaire d’Adriana Ioset, s’est montré grandement déçu par le rapport du Conseil communal, déplorant que celui-ci ne réponde pas à la motion, qui stipulait de créer un parlement des jeunes.
L’élue popiste a également regretté que l’exécutif n’ait pas plus impliqué le corps enseignant dans la démarche et fustigé un rapport de deux ans de travail « pour nous répondre avec mépris que seulement 40 élèves ont daigné répondre au sondage ». La popiste a souligné qu’un parlement des jeunes permettrait de les sensibiliser à la chose publique, « chose ô combien essentielle à la démocratie ». Benjamin de l’hémicycle, le socialiste Emil Margot, à l’instar du groupe POP, était mitigé sur la conclusion du rapport et a interrogé les méthodes et le système de sondage mis en place par le Conseil communal. Il a argué que les réseaux sociaux utilisés (Facebook, notamment) n’étaient plus ceux de la jeunesse. Le socialiste a indiqué que son groupe refuserait le classement de la motion et demanderait à l’exécutif de reprendre le dossier. Pour l’UDC, Niels Rosselet-Christ a admis qu’à la lecture du rapport, son groupe envisageait de voter le classement mais qu’au vu de la tournure des débats, cinq minutes de suspension de séance étaient nécessaires pour discuter la question.
Commission ad hoc à venir
Après cette suspension, le groupe UDC était d’avis de « redonner une petite chance à ce projet » car source de plus-value et d’intéresser les jeunes à la chose publique. Le chef du DJE a alors rappelé au législatif qu’une motion n’était pas une injonction à une création, mais ne donnerait lieu qu’à un nouveau rapport. Sous condition de classement de cette motion, Christophe Calame a suggéré que le Conseil communal s’engage à créer une commission ad hoc à ce sujet pour trouver d’autres moyens pour mobiliser la jeunesse et revenir devant le Conseil général avec de nouvelles propositions. Cette suggestion a convaincu les Verts, qui intrinsèquement souhaitaient refuser le classement, l’UDC et le groupe POP. Soumis au vote, le classement de la motion fut accepté par 25 oui contre 8 non et aucune abstention.
Second classement de motion à l’ordre du jour, celle du groupe POP pour l’extinction de l’éclairage nocturne. Responsable du dicastère des infrastructures (DI), Yves Fatton a rappelé que cette thématique avait deux difficultés principales, la conception technique du réseau et la base légale qui oblige l’éclairage des passages piétons. « Mais c’était sans compter sur la crise énergétique et les nouvelles dispositions réglementaires prises par le Conseil d’État », a souligné le chef du DI. Depuis la décision de restriction de dépense d’électricité, la Commune a pu expérimenter l’extinction d’éclairage et la SEVT a mené une étude globale. L’expérience des autorités s’avère favorable et les chiffres d’économies conformes aux analyses de la SEVT, soit environ 170’000 kWh et 27’000 francs. Par contre l’étude de la SEVT démontre qu’un investissement de 648’135 francs était nécessaire, afin de permettre l’extinction de l’éclairage public tout en conservant celui des passages piétons.
Trois scénarios possibles
Désormais, comme Yves Fatton l’a exposé devant le législatif, trois scénarios sont envisageables à partir de la fin avril et la fin des dispositions extraordinaires du Conseil d’État : un prolongement de celles-ci qui équivaudrait au statu quo, une modification de règlement qui rendrait l’extinction possible sans échéance et permettrait d’adapter « au fil du temps » nos infrastructures ou un retour à la situation d’origine, ce qui obligerait la Commune à éclairer à nouveau les passages piétons.
Le rapport du Conseil communal fut bien reçu par les groupes, qui en grande majorité ont souligné une expérience d’extinction nocturne réussie. Seule l’UDC s’est montrée plus « dubitative » sur le sujet et notamment sur la thématique sécuritaire. Le POP, les Verts et le PS regrettaient que la décision revienne, au final, au Conseil d’État et ont souhaité que le Conseil communal tente de faire entendre sa position auprès du Canton. Soumis au vote,le classement de la motion fut accepté à l’unanimité.
Lundi soir, le Conseil général a également largement accepté un crédit de 98’000 francs pour équiper la nouvelle bibliothèque de Longereuse qui devrait être mise en service durant cet été. Le projet a été salué par l’ensemble des groupes, hormis l’UDC qui l’a qualifié de « surdimensionné ». Enfin, la recevabilité matérielle de l’initiative communale « + de démocratie à Val-de-Travers », fut acceptée à l’unanimité.
Gabriel Risold
Nouvelles cartes d’accès Molok acceptées dans l’humour
Seconde demande de crédit présentée au Conseil général, lundi soir, celle de 93’000 francs relative au remplacement de l’ensemble des cartes d’accès aux conteneurs Molok. Comme l’a expliqué, Yves Fatton, ces cartes de première génération doivent être remplacées, leur technologie arrivant « en fin de vie ». Les groupes AGORA et socialiste, ont déploré, comme l’a dit François Oppliger du PS, « une obsolescence programmée » du système après dix années. Pour le PLR, Jean-Philippe Franel a interrogé l’exécutif sur la possibilité d’utiliser une application sur smartphone et estimé que cette carte devrait permettre d’autres options que simplement l’accès au Molok. Le chef du DI a précisé qu’aucune application n’existait, mais que les nouveaux modèles permettront un « multiservices ».
Dernier point du débat, soulevé par Adrien Pagnier, le design et le nom de la carte peu avenant pour d’autres services que les ordures et qui a engendré une courte suspension de séance. Après celle-ci, le socialiste Jean-Marc Hirschy a souligné que l’important était le crédit en question et que le nom de la carte pouvait être désigné plus tard, en suggérant, sur le ton de l’humour, que son nom « soit un clin d’œil à son inventeur comme : La Fattonnette ». L’hilarité retombée, le Conseil communal indiquait avoir pris note de ces attentes et présenterait un projet à la commission des travaux publics. La demande de crédit fut acceptée par 31 oui, 2 non et aucune abstention.