Conseil général de Val-de-Travers
Unanimité pour un réseau d’eau du 21e siècle
Lors de sa séance de lundi soir, le Conseil général de Val-de-Travers a validé une demande de crédit cadre de 20 millions pour la mise en place d’un nouveau plan général d’approvisionnement en eau. Ce dernier doit permettre la mise en conformité du réseau pour affronter les défis futurs.
« Un dossier important pour notre commune et pour l’avenir du réseau d’eau », a résumé Yves Fatton, conseiller communal en charge du dicastère des infrastructures (DI), au moment de présenter le mémoire de synthèse du plan d’approvisionnement en eau (PGA) et la demande de crédit de 20’190’000 francs pour la réalisation à court terme. Fruit de quatre années de travail, le PGA doit servir d’instrument de pilotage de la distribution de l’eau pour 10 à 30 ans. Vétusté, sous-dimensionnement, non-conformité des infrastructures, qualité irréprochable, quantité et pression suffisante de l’eau, faire face aux effets des changements climatiques, tels sont les enjeux cités par le chef du DI.
Pour exemple, 58% de l’eau, notamment en raison de fuites, n’est pas facturée à Val-de-Travers, trois quarts des réservoirs présentent des non-conformités et plus de la moitié des bornes hydrantes ont un débit insuffisant. Pour remédier durablement à ces problèmes, le PGA du Conseil communal prévoit 82 mesures réparties en trois phases, à court, moyen et long terme. La phase 1 doit s’étendre de 2024 à 2033 et vise à la sécurisation du réseau dans tous les villages de la commune, à l’exception de Boveresse.
« Projet ambitieux et capital »
L’ensemble des groupes politiques du législatif ont accueilli favorablement le rapport présenté. « Un instrument indispensable pour une gestion moderne de ce bien existentiel », a relevé Sergio Santiago pour les Verts. Le socialiste François Oppliger a souligné un réseau âgé de « près d’un siècle » ne répondant plus aux exigences actuelles et futures. Le popiste Jean Noël Bovard a estimé que certaines personnes de l’assemblée ne verraient pas l’aboutissement du projet, mais qu’il s’adressait aux générations futures. Pour le PLR, Jean-Philippe Franel a, quant à lui, rappelé que « l’eau est un élément vital de notre société » et, qu’en tant que distributeur, la commune se devait d’assurer sa qualité irréprochable. « Un projet ambitieux et capital pour le réseau d’eau de notre commune », a jugé Christiane Barbey de l’UDC.
Seul léger point d’achoppement, l’augmentation de la taxe de base pour assurer l’autofinancement du projet, qui par ailleurs pourra bénéficier d’une subvention d’environ 3 millions de francs. Initialement fixée à 240 francs (120 francs actuellement), le Conseil communal a revu ses calculs et proposé une taxe de base à hauteur de 200 francs. Un changement salué par le Conseil général. Le PLR, Jean-Philippe Franel a estimé que cette augmentation pouvait sembler « énorme », mais que « l’investissement de 20 millions sur dix ans ne l’était pas moins ». C’est à l’unanimité que le législatif a accepté la demande de crédit pour la phase 1 du PGA. Les mesures à moyen et long terme, phase 2 et 3, sont prévues de 2034 à 2043 et de 2044 à 2053, et devraient, elles aussi, être devisées à 20 millions de francs.
Deux oui aux motions PS
Le Conseil général a également accepté à l’unanimité la demande de crédit du Conseil communal de 155’000 francs pour l’installation d’une centrale photovoltaïque sur la toiture du bâtiment des travaux publics à Fleurier. La centrale de 484 m2 devrait produire 98’000 kWh par année. Tous les groupes politiques se sont montrés favorables et ont souligné le besoin d’une production locale et renouvelable d’électricité et un projet autofinancé. « Le seul avenir énergétique durable est avec ces micro-productions d’énergie », a relevé le popiste Philippe Vaucher en notant que le projet était « économiquement une bonne affaire ».
Enfin, le Parti socialiste proposait au législatif deux motions afin que le Conseil communal étudie la possibilité de la création d’un système de vaisselle réutilisable communal et la mise en place d’une assemblée citoyenne. Après quelques débats, les deux motions étaient acceptées à la majorité.
Gabriel Risold