Séance du conseil général
Sarah Fuchs-Rota succédera à Frédéric Mairy
Réuni en séance extraordinaire mardi soir, le législatif de Val-de-Travers a élu tacitement Sarah Fuchs-Rota, unique candidate, au Conseil communal. La socialiste remplacera son camarade de parti, Frédéric Mairy, à partir du 1er mars.
Ce mardi soir, à la grande salle de Couvet et devant une vingtaine de spectateurs, il n’y aura pas eu de suspense, si ce n’est peut-être au moment de l’appel, le boycott de l’UDC, l’absence des Verts et de certains élus, pouvant hypothétiquement menacer un quorum établi à 21. Hors, lorsque le chancelier, Christian Reber, annonça la présence de 28 conseillers généraux, une voie royale se présentait pour la socialiste Sarah Fuchs-Rota, unique candidate à l’élection complémentaire, à la suite de la démission de Frédéric Mairy, élu au Conseil d’État. Arrivée « au point de l’ordre du jour qui motive la présente séance », la vice-présidente du Conseil général, Cécile Mermet, qui dirigeait les débats en l’absence annoncée du président, l’UDC Niels Rosselet-Christ, pouvait donner la parole au socialiste Emil Margot pour présenter la candidate de son groupe.
« C’est une bosseuse qui connaît ses dossiers », a-t-il déclaré, en soulignant sa capacité à trouver des compromis. Le socialiste a qualifié sa camarade de personne « engagée, efficace et sans langue de bois » à l’image de son parcours politique. L’élu a aussi rappelé ses origines vallonnières, en remarquant qu’au « Vallon, peu de gens ne la connaissent pas », et ses engagements politiques nombreux depuis son retour au Val-de-Travers : conseillère générale, députée au Grand Conseil et candidate aux dernières élections fédérales. « Elle est la personne idéale pour un poste au Conseil communal », a-t-il ajouté, en louant sa franchise, son intégrité, ses qualités de dialogue et d’écoute. Enfin, Emil Margot a mis en exergue son « courage de se présenter pour 4 mois » sans garantie pour le futur, ce qui reflète « sa volonté de s’engager ».
Coup de gueule d’Agora
En l’absence de l’UDC qui boycottait la séance, le groupe Agora a revêtu le costume de contradicteur. En préambule, son élu Thierry Ray a rappelé que son groupe militait pour un changement du mode d’élection de l’exécutif, avant de juger que celle de ce soir réunissait, sur le fond et la forme, « tous les éléments nauséabonds qui empoisonnent la démocratie et décrédibilisent la gouvernance de la commune ». Puis, le conseiller général a fustigé l’attitude du Conseil communal, son « rétropédalage », par rapport à ses premières intentions, et sa demande d’une élection complémentaire. « Le départ de Frédéric Mairy est-il si imprévisible qu’il a pris tout le monde de court ? », a-t-il questionné, ironiquement. Enfin, Thierry Ray a interrogé l’image offerte par Val-de-Travers, avec un boycott de la séance et des partis qui s’invectivaient dans les médias.
Pour le PLR, Sébastien Burri a admis que son groupe était « mitigé » vis-à-vis de cette situation, l’agenda choisi ne laissant pas plus de choix, ni de délai pour d’autres candidats, mais reconnu que son parti soutenait la candidate proposée. Et, le libéral-radical a tenu à relever la position de boycott de l’UDC. « Un parti qui fait déni de démocratie en ne se présentant pas ce soir », a-t-il conclu. Seule candidate, Sarah Fuchs-Rota était élue tacitement à 20 h 19 et était applaudie par l’assemblée. Avec humilité, la candidate élue a remercié le législatif pour son soutien et témoigné de son émotion avec cette élection. La socialiste sera la deuxième femme à accéder à l’exécutif de la Commune de Val-de-Travers, après la PLR Chantal Brunner, qui y a siégé de 2012 à 2017.
Gabriel Risold