Conseil général de Val-de-Travers
Face au fait accompli, le législatif valide la réfection du terrain des Sugits
Lundi soir, le Conseil général de Val-de-Travers a accepté une demande de crédit de 500’000 francs pour la réfection du terrain de football des Sugits à Fleurier. Les débats se sont surtout portés sur le fait que celle-ci résulte d’une exigence de l’Association neuchâteloise de football.
Les matches officiels de football pourront se tenir cette saison aux Sugits. Au cours d’une séance menée tambour battant par le président du Conseil général, Niels Rosselet-Christ, la rapidité de sa diction étant même soulignée par l’assemblée, le législatif de Val-de-Travers a accepté, lundi soir, la demande de crédit de 500’000 francs du Conseil communal, pour la réfection du terrain synthétique de Fleurier. À la suite des tests au printemps dernier, ce dernier ne répond plus aux normes de l’Association suisse de football (ASF) pour des rencontres officielles. Le terrain est utilisé par les équipes du FC Fleurier, ainsi que celles du Groupement juniors du Val-de-Travers, soit 340 jeunes.
Devant le Conseil général, Frédéric Mairy, conseiller communal en charge ad interim des sports, a reconnu la demande comme particulière puisqu’elle restait conditionnée à un rapport complémentaire prévu début 2024 sur la vision à moyen et long terme pour les terrains de football de la commune. « Les réflexions du Conseil communal ne sont pas encore finalisées », a-t-il expliqué, en ajoutant que ce rapport intermédiaire résultait d’une « mise sous pression » de l’Association neuchâteloise de football (ANF) exigeant la garantie d’une réfection à l’été 2024 pour obtenir une dérogation de jeu pour cette saison. Impératif que n’a guère apprécié le Conseil général.
Demi-million ou « bye-bye »
Si l’ensemble des groupes a souligné l’importance du soutien au sport, il s’est interrogé sur les pratiques de l’association. Le PLR, Roland Schorderet a regretté une politique du « fait accompli ». Pour le Parti socialiste, François Oppliger a relevé une « pression surprenante », mais que « l’avenir des clubs et des juniors » contraignait à accepter ce crédit. L’UDC Christiane Barbey a fustigé l’attitude intolérable de l’ANF, la qualifiant de « prise d’otage ».
« Un demi-million pour ce terrain ou bye-bye les matches officiels », a ironisé la popiste Adriana Ioset, en résumant l’exigence de l’association. Et d’ajouter que son groupe était face à un « dilemme cornélien ». Pour les Verts, Marie-France Vaucher a également critiqué la méthode de l’ANF et estimé un rapport intermédiaire insuffisant pour se décider et prôné le renvoi en commission.
En réponse aux prises de parole, Frédéric Mairy comprenait l’agacement du législatif à propos de l’attitude de l’association. « Le pragmatisme n’est pas le premier qualificatif qui colle à l’ANF », a-t-il noté avec ironie. Néanmoins, il a souligné qu’une solution de base était trouvée, en concertation avec les clubs de Fleurier et de Couvet. « La proposition de ce soir répond à la problématique de l’homologation pour cette saison », a ajouté le conseiller communal, en insistant sur le fait que la réflexion plus globale était actuellement menée avec les football clubs. Celle-ci pourrait largement modifier les emplacements et l’utilisation des terrains et sera présentée au législatif au début de l’année prochaine. Enfin, il a rappelé que la surface synthétique, posée en 2009, était garantie pour dix ans d’utilisation. Elle en a désormais quatorze. Après une entrée en matière combattue, la demande de crédit fut finalement adoptée par 26 oui, 2 non et 4 abstentions.
Gabriel Risold
Oui à la garantie des prestations de prévoyance au personnel du CORA
Autre élément soumis à l’examen du Conseil général, l’octroi d’une garantie des prestations de prévoyance professionnelle au personnel du CORA par la Caisse de pensions de la fonction publique du Canton de Neuchâtel. « Un rapport un peu technique avec un enjeu politique et légèrement financier », a relevé Frédéric Mairy, en notant qu’une telle garantie existe depuis 2015 pour la SEVT. Il s’agit pour la Commune de Val-de-Travers de reprendre la garantie de prestations octroyée par le Canton de Neuchâtel, qui souhaite s’en défaire, le CORA n’étant pas actif sur l’entier du territoire cantonal. L’ensemble des groupes a souligné l’importance associative et sociale de l’institution et jugé que le risque financier de la garantie, à hauteur de 90’000 francs, était extrêmement faible. « Une excellente façon de reconnaître et légitimer le travail du CORA », a estimé le popiste, Jean Noël Bovard. La proposition fut acceptée à l’unanimité.