Conseil général de Val-de-Travers
Le Pal, la pollution et Les Oeillons
Lundi dernier, 26 septembre, siégeait le Conseil général à Couvet. Au menu de cette première séance après la pause estivale, notamment, deux crédits complémentaires pour la finalisation de la révision du Plan dʼaménagement local et pour lʼassainissement de lʼancien stand de tir de Fleurier. Le législatif sʼest aussi penché sur lʼavenir du domaine des Oeillons.
La révision du Plan dʼaménagement local (PAL), cʼest lʼun des dossiers majeurs du Conseil communal pour cette législature. En plus de son importance de taille, la révision entreprise en 2010 par la Commune de son plan dʼaffection sʼest vue complexifiée par la nouvelle loi fédérale sur lʼaménagement du territoire (LAT) votée en 2013 et par un planning « serré », lʼobligeant à être validée par le Conseil général avant la fin du premier trimestre 2024. Cʼest dans lʼobjectif de mener à bien cette révision dans les délais que le Conseil communal de Val-de-Travers, par la voix dʼEric Sivignon, chef du dicastère du territoire, des sports et de la culture (DTSC), soumettait au législatif son rapport relatif à un crédit complémentaire de 363ʼ000 francs pour sa finalisation, une demande faite « sans gaieté de cœur », comme lʼa précisé le conseiller communal. La plupart des groupes politiques se sont montrés conscients de la nécessité dʼaboutir à cette révision du PAL et étaient dʼavis dʼaccepter ce crédit.
Le PLR Sébastien Burri a également souligné lʼimpératif de « réaliser ce plan dans les délais », sous peine de nʼêtre plus éligible pour les subventions cantonales.
Cʼest une obligation à laquelle nous ne pouvons pas couper,
a jugé le popiste Philippe Vaucher. LʼUDC, aussi persuadée du bien-fondé de la requête, a tout de même attiré lʼattention de la Commune pour « autant que faire se peut » limiter les « dépenses excédentaires ». Un complément de crédit qui a quelque peu irrité le groupe des Verts. Même si Marie-France Vaucher reconnaissait que ce nouveau PAL était « un jalon important dans la vie dʼune commune », elle espérait que les « moyens demandés ce soir » suffiront à réaliser la révision « en temps voulu », en rappelant les précédentes demandes de crédits. Et, elle a précisé que cʼétait « le couteau sous la gorge » que son groupe accepterait le rapport. Soumise au vote, la demande de crédit a été acceptée à lʼunanimité.
Un dossier critiqué
La seconde demande de crédit complémentaire concernait lʼassainissement de lʼancien stand de tir de Fleurier dans le quartier de la Binrée et se montait à 220ʼ000 francs. Chef du DTSC, Eric Sivignon a rappelé que cette nouvelle requête faisait suite à un crédit dʼinvestissement de 116ʼ000 francs validé en septembre 2020 pour assainir le lieu et le faire radier de la liste des sites pollués. Or, après des constatations et des analyses lors du début des travaux en automne 2021, le Conseil communal a découvert que le niveau de pollution et le volume de terre contaminée ne correspondaient plus au rapport de 2016 ayant servi de base pour établir le budget des travaux. Une différence due à la démolition des murs du stand effectuée en 2017. Pour le POP, Philippe Vaucher a regretté que le poids de la pollution ne se répercute pas sur les pollueurs et souhaite quʼà lʼavenir « lʼon fasse preuve de prévoyance et de diligence » sur dʼéventuelles pollutions. Son groupe accepterait le crédit « sans enthousiasme ».
Un sentiment partagé par le PLR et le Parti socialiste. Le premier a relevé une « gestion déficiente du dossier de 2016 à 2020 », tout en estimant que la solution nʼétait pas le choix du « surplace ». Pour le PS, Katia Della Pietra a souligné que « les faits sont là » et que « cela ne nous laisse pas vraiment dʼalternative ». La socialiste sʼest aussi permis une réflexion sur le nombre de stands de tir dans la région et si une seule place ne serait pas suffisante. Pour les Verts, Sergio Santiago a, lui, critiqué un rapport « peu explicite » et qui posait de nombreuses questions sur la gestion du dossier. Reproche quʼa partagé lʼUDC Niels Rosselet-Christ en évoquant des « zones dʼombre ». Pour la forme, Sergio Santiago sʼest même interrogé sʼil y avait encore « des boulets, des cadavres et des dossiers moribonds dans le placard » du DTSC ? Chef du dicastère, Eric Sivignon a eu peine à répondre à tous les questionnements sur un dossier quʼil a repris à son arrivée à lʼexécutif. Néanmoins, il a pu soutenir « quʼa priori » il nʼy avait eu aucune légèreté de gestion et aucune minimisation de la pollution du site de la part de la Commune. Après lʼacceptation de lʼentrée en matière, la demande de crédit fut acceptée par 25 oui, 5 non et 5 abstentions.
Statu quo pour les Oeillons
Après le succès de son référendum en 2021 contre la vente du domaine des Oeillons, le POP proposait au Conseil général une recommandation, signée également par les Verts, et le Vertʼlibéral, Vincent Casaubon. Celle-ci demandait au Conseil communal de mettre en place un projet touristique dʼexploitation du domaine, « économiquement, socialement et écologiquement » intéressant pour la fin du bail en 2025. Par la voix de Frédéric Mairy, lʼexécutif sʼopposait à cette recommandation en arguant que le modèle actuel remplissait déjà ces critères. « Lʼexploitant actuel ne souhaite pas de développement de grande ampleur », a-t-il poursuivit en ajoutant que ce dernier nʼavait de volonté à gérer un site touristique. Le président du Conseil communal a conclu en soulignant que le plan directeur du développement touristique de 2016 « nʼidentifie pas » les Oeillons.
Pour lʼUDC, Niels Rosselet-Christ a reconnu les « intentions louables » de la recommandation, mais déploré une « absence dʼidées concrètes » et indiqué quʼelle nʼaurait pas le soutien de son parti. Le socialiste Jean-Marc Hirschy a avoué nʼêtre « pas convaincu du potentiel » du site « et du besoin » touristique, en estimant que le lieu nʼest pas adéquat pour une telle activité alors que « les flux de randonneurs et de vététistes » sont déjà trop nombreux. Le PLR partageait ces opinions et se déclarait contre la recommandation. Soumis au vote elle fut refusée par 27 non contre 4 oui et 3 abstentions.
Gabriel Risold
Longereuse et ambulanciers
Deux communications du Conseil communal étaient dʼimportance, lundi dernier. Premièrement, le conseiller communal en charge de lʼadministration et de la protection de la population, Benoît Simon-Vermot, a annoncé que « pour des raisons internes à la discussion », la Commune avait décidé de suspendre les négociations avec les syndicats pour les transferts des ambulanciers de la commune de Val-de-Travers, vers la nouvelle structure des Ambulances des Vallées neuchâteloises. Ce choix se fait dans lʼoptique de privilégier la constitution de la nouvelle structure. Ainsi, la loi cantonale sʼappliquera et les ambulanciers toucheront 3 mois de salaires. Enfin, Yves Fatton, chef du dicastère des infrastructures, a expliqué au législatif que les travaux dʼextension du collège de Longereuse seront retardés de plusieurs mois. Le conseiller communal a estimé que des dépassements de crédit sont probables et ce report permettra de confirmer ou infirmer cette possibilité.