Conseil général de Val-de-Travers
Applaudissements pour un oui à l’avenir
Lors de sa séance de lundi dernier, le Conseil général de Val-de-Travers examinait, entre autres, le rapport du Conseil communal et une demande de crédit de plus de 13 millions de francs pour la construction de trois projets d’infrastructures scolaires et extrascolaires à Fleurier, Couvet et Môtiers. Un examen et un vote qui marquaient la fin d’un processus de réflexion globale des autorités sur le développement à long terme du cercle scolaire et des structures d’accueil.
La demande de crédit du Conseil communal pour trois projets d’infrastructures scolaires et extrascolaires, de lundi soir dernier, était véritablement exceptionnelle. Autant par le montant exposé, Fr. 13’200’000.-, répartis entre l’extension de Longereuse à Fleurier (Fr. 8’600’000.-), une structure préscolaire à Couvet (Fr. 3’600’000.-) et la création d’une structure parascolaire dans l’ancien hangar des pompiers à Môtiers (Fr. 1’000’000.-), que par l’importance politique et sociétale des projets proposés par l’exécutif. D’ailleurs, le public ne s’y était pas trompé, ses rangs étant nettement plus garnis qu’à l’accoutumée, notamment par des membres du personnel du cercle scolaire. Comme l’a souligné Christophe Calame, conseiller communal en charge du dicastère de la jeunesse et de l’enseignement (DJE), ce rapport et ces demandes de crédit étaient, ce lundi soir, « l’aboutissement d’un processus », les crédits pour des études définitives ayant été validés en juin 2020 par le Conseil général. Des projets qui ont pour objectif, entre autres, la création de 85 places d’accueil parascolaire et de 120 places préscolaires sur l’ensemble de la commune.
Le chef du DJE a relevé que plusieurs commissions avaient mis en exergue l’efficience des projets en question, avant d’en énumérer les bénéfices : nombre de places d’accueil augmenté, effectifs scolaires mieux maîtrisés, fin d’acquittement de baux à loyer et « un lieu de lecture publique digne de ce nom à Longereuse ». Le conseiller communal n’a pas éludé l’ampleur financière, entièrement à charge de la commune, des trois projets en question, mais a rappelé l’avis positif de la Commission de gestion et des finances (CGF) et que la commune pouvait financièrement se permettre cet investissement. Christophe Calame a plaidé pour une décision politique basée sur des enjeux de société et une vision de développement communal à long terme.
Le Conseil communal est intimement convaincu que la commune peut prendre ce risque. Il faut agir plutôt qu’attendre,
a-t-il conclu.
Groupes favorables sauf l’UDC
Lors de leurs prises de parole, l’ensemble des groupes, hormis l’UDC, ont exprimé leur soutien à la demande de l’exécutif et à sa politique du « zéro refus » d’accueil extrascolaire. Le socialiste, Jean-Marc Hirschy, a souligné la cohérence des projets et les explications détaillées et transparentes du Conseil communal. Même si les finances peuvent constituer un point d’inquiétude, le membre du PS a rappelé qu’il était dans les valeurs de son parti « d’investir dans l’avenir » et que le développement de l’accueil pré et parascolaire répondait aux besoins de modèle familial moderne. Par la voix de Malo Bortolini, le PLR a reconnu que les trois projets étaient indissociables et qu’ils dynamiseraient la commune en participant à une stratégie globale de développement, mais que son parti resterait vigilant à une optimisation des frais de fonctionnement des structures et qu’il refuserait une éventuelle augmentation d’impôts.
Le POP a également souligné le caractère commun des trois éléments et noté un investissement essentiel pour l’attrait de Val-de-Travers et qui serait créateur de richesses.
Qui n’avance pas recule !
a conclu Philippe Vaucher. Les groupes Verts et Agora se sont aussi prononcés favorablement en soulignant un investissement conséquent mais rentable pour la collectivité.
Seule voix dissonante, celle du groupe UDC. Niels Rosselet-Christ a tenu à rappeler que l’avis favorable de la CGF ne s’était pas décidé à l’unanimité. Sur le fond, l’élu a reconnu les qualités du projet, mais que cela représentait « un risque démesuré » au vu de la situation financière communale et craint de prochaines mesures d’austérité en retour de bâton. De plus, il a estimé que l’évolution démographique ne justifiait pas la réalisation de l’ensemble des trois projets et s’étonnait, en réponse au PS, d’une volonté à promouvoir un modèle familial moderne et unique. Le groupe UDC a proposé au Conseil général d’accepter le projet de parascolaire à Môtiers, plus urgent, et de reporter les autres aux prochains exercices. Proposition qui n’a pas trouvé d’écho. Les trois projets ont été soumis au vote, qui demandait la majorité qualifiée de 27 voix. Les crédits pour l’extension de Longereuse et la structure préscolaire de Couvet ont été acceptés par 31 oui, 5 non et 3 absentions et celui pour la création d’une structure parascolaire à Môtiers par 36 oui et 3 abstentions. Une décision d’investissement historique pour Val-de-Travers qui a été saluée par les applaudissements nourris du public. Le Conseil communal prévoit une mise en service des structures de Couvet et Môtiers en 2023 et en 2024 pour le site de Longereuse.
Modifications formelles acceptées
Précédemment dans cette séance, une modification de l’arrêté du conseil général concernant les fonctions incompatibles avec un mandat de conseiller général et une modification du règlement de police ont été approuvées à l’unanimité par le législatif. La première découlait de la création d’un poste d’urbaniste-aménagiste au sein de la commune, fonction de cadre incompatible avec un mandat de conseiller général.
La seconde modification résultait de la volonté du Conseil communal, à la suite d’une interpellation d’une famille endeuillée, de permettre aux familles qui le souhaitent d’inscrire le nom du défunt sur une plaque qui sera placée dans le cimetière. Le choix de l’exécutif nécessitait une modification du règlement de police concernant les jardins du souvenir et le retrait de la notion de tombe anonyme. L’ensemble des groupes a salué cette décision faisant preuve de considération du deuil des familles et du respect envers les disparus.
Gabriel Risold