Conseil communal
Les citoyens probablement aux urnes cette année
En conférence de presse jeudi dernier, les initiants, des groupes UDC et Agora, pour une élection du Conseil communal par la population, annonçaient avoir recueilli le nombre de signatures nécessaire. Celles-ci ont été déposées à la chancellerie cette semaine. Les initiants espèrent que les citoyens de Val-de-Travers soient amenés à voter sur la thématique en 2023.
Des signatures, il fallait en récolter 888. Les membres de l’UDC et d’Agora, réunis dans le comité pluripartite de « +de démocratie à Val-de-Travers » avaient réuni les médias, jeudi dernier à Noiraigue, pour annoncer le succès de l’opération. Même si le comité n’était pas encore en mesure de citer de chiffres précis, il pouvait avancer avoir « passé le cap des mille ». « L’aboutissement du texte ne nous fait aucun doute », a assuré Niels Rosselet-Christ, conseiller général UDC, en précisant que le nombre de signatures valables avait été franchi à la mi-janvier et que le comité s’était donné du temps pour « avoir de la marge ». Ces signatures devaient être déposées cette semaine à la chancellerie de la commune.
Lancée au début du mois de septembre dernier, l’initiative désirant l’élection du Conseil communal par la population avait comme date limite de dépôt le 3 mars. « En quinze ans de politique, je peux dire qu’il s’agit d’un des textes les plus faciles à faire signer », a constaté Niels Rosselet-Christ, en arguant avoir remarqué sur le terrain « la volonté de changement de la population ». Conseiller général du groupe Agora, Florian Stirnemann a relevé également « une volonté de débat public » lors des échanges avec les citoyens, certains n’étant pas convaincus du texte mais le signant tout de même dans l’objectif d’une réflexion sur le sujet. « On a dû aller sur le terrain pour chercher ces signatures, et il y a eu un intérêt majeur pour cette initiative », confirmait Thierry Ray, du groupe Agora, en estimant avoir « une belle réserve de signatures », malgré un début de récolte poussif et une certaine inquiétude.
Contre-projet « à la majoritaire » anticipé
Président de la section UDC de Val-de-Travers, Frédéric Schlosser a reconnu que le premier but est atteint et que « le plus simple a été fait ». « Maintenant cela sera au peuple de se décider, c’est la partie la plus difficile », a-t-il avancé, avec une certaine gravité en prévision des mois à venir. Soit, mener campagne contre les autres partis, affûter les arguments et convaincre une majorité des citoyens. Pour ce faire, l’UDC compte sur la « belle synergie » créée avec Agora, sans laquelle « cette fronde menée », pour reprendre le mot des initiants, n’aurait probablement pas été possible. « C’est l’effort collectif qui a payé », note Niels Rosselet-Christ, en admettant que l’un des deux partis n’aurait rien accompli sans l’autre. Désormais, le comité pluripartite espère un vote durant la deuxième moitié de l’année 2023.
Toutefois, après la validation des signatures, le Conseil communal pourra proposer un contre-projet à celle-ci. Et les initiants anticipent déjà un contre-projet de l’exécutif qui proposerait une élection par la population à la majoritaire et non à la proportionnelle, comme le souhaite l’initiative. « Cela pourrait être une victoire dans les deux cas mais nous maintiendrons notre texte pour une plus juste représentativité », a expliqué Niels Rosselet-Christ. « Il y a un risque de se retrouver avec le même problème, alors que la proportionnelle permet de changer cela », a abondé Thierry Ray, en critiquant le système actuel « d’opaque » et plaidant pour une plus grande transparence. Ainsi, il semble que les citoyens de Val-de-Travers seront amenés à trancher la question du mode d’élection de leur exécutif cette année. « à notre sens, il n’y a pas d’argument valable à nous opposer », a conclu Niels Rosselet-Christ, sûr de la force de l’initiative. Le débat à venir s’annonce vif et ce quinze ans après la fusion des neuf communes.
Gabriel Risold