Commune de Val-de-Travers
Malgré des comptes bénéficiaires, la prudence reste de mise
Ce jeudi 12 juin, la Commune de Val-de-Travers a présenté ses comptes 2024. Alors que le budget prévoyait un déficit d’environ 1.5 million de francs, le résultat affiche un bénéfice de près de 1.3 million. Celui-ci est dû en grande partie à des revenus fiscaux records et des charges maîtrisées.
Pour la troisième année consécutive, la Commune de Val-de-Travers connaît les chiffres noirs. Le résultat comptable de l’exercice 2024, présenté ce jeudi par le Conseil communal, se solde par un bénéfice de près de 1.3 million de francs et ce malgré un budget déficitaire à hauteur de 1’499’000 francs pour un total de 75 millions de charges. « Il s’agit de l’exercice le plus solide depuis trois ans et démontre la bonne santé économique de notre région et du canton », a expliqué le conseiller communal en charge des finances, Benoît Simon-Vermot, en soulignant qu’à l’instar d’autres communes neuchâteloises, Val-de-Travers a su profiter du contexte conjoncturel post-Covid.
Ainsi, le chef du dicastère de l’administration, de l’économie et de la protection de la population (DAEPP) a mis en exergue des revenus fiscaux 2024 « records » tant pour les personnes morales, 34 millions, que les personnes physiques, 6.6 millions. « En matière de fiscalité, il y a toujours des effets de rattrapage avec les exercices précédents », a-t-il relevé. « Également, la Commune constate déjà les répercussions des mécanismes d’écrêtage décidés par le Grand Conseil ». Le conseiller communal a jugé que ceux-ci s’élevaient à environ 700’000 francs.
Plusieurs charges sous contrôle
Un autre élément de satisfaction pour les autorités est la bonne maîtrise des charges, notamment celles des biens, services et marchandises (BSM), qui correspondent parfaitement à celles budgétisées. « Il y a eu un gros travail, déjà dans le cadre de l’élaboration du budget, et ce dans tous les dicastères », a indiqué Benoît Simon-Vermot, en soulignant que l’écart statistique prévu n’apparaît pas dans les comptes, ce qui signifie que les charges BSM ont tendance à être inférieures d’un demi-million au budget. « Les charges sur lesquelles nous avons la main sont sous contrôle », a jugé le chef du DAEPP.
À l’inverse, les charges de personnel connaissent une nette hausse. Cela s’explique par la création de plusieurs postes au sein des structures d’accueil pour enfants. « C’est une vraie politique communale de vouloir répondre au mieux aux demandes, mais aussi une vraie question pour la commune pour le futur », a expliqué Benoît Simon-Vermot. Ce dernier estime que désormais il faudra œuvrer à trouver le plus d’efficience possible au sein du service d’accueil. De plus, si le Conseil communal reste convaincu de l’importance de ces services, il note qu’il faut rappeler que ceux-ci ne sont pas « gratuits ». Des offres qui participent à l’attractivité de Val-de-Travers.
« Prudence légendaire » qui demeure
Malgré ce nouvel exercice bénéficiaire, le grand argentier communal tempérait un trop grand optimisme. « Depuis quelques mois, nous pouvons ressentir un léger ralentissement économique. Ainsi, notre prudence légendaire demeure », a-t-il avancé, en notant que Val-de-Travers est encore « sur un fil ». Pour le conseiller communal, la gestion de la commune devra toujours faire l’objet de pesées d’intérêts entre améliorer son attractivité, économique et en matière de domiciliation, sans grever ses finances. « Nous savons que nous ne sommes pas sur la Riviera ou le Littoral avec de très grands contribuables », a-t-il reconnu, avec une pointe d’humour.
Toutefois, Benoît Simon-Vermot a relevé que Val-de-Travers continuait d’avoir des assises solides, tant au niveau de la réserve de politique budgétaire à hauteur de 13 millions qu’en terme de fortune et de patrimoine. « De plus, les taux d’intérêts restent bas, ce qui est positif pour l’investissement », a noté le chef du DAEPP, en soulignant la volonté de l’exécutif d’entretenir les biens et les services de la collectivité. Des investissements futurs, comme la piscine des Combes, le chauffage à distance de Môtiers ou l’assainissement des bâtiments, qui seront à prioriser.
Gabriel Risold