Cinq ans de «chemin de faire»
Il y a un an déjà, nous vous présentions Sébastien Hirschi et son modèle réduit de locomotive à vapeur. Avec elle, il émerveille gratuitement les enfants lors des foires et autres rassemblements. Vous connaissiez Laura (90 kilos), vous allez découvrir l’E3/3 Tigerli et ses 250 kilos ! Depuis 5 ans, le Vallonnier travaille à la réalisation d’une toute nouvelle « porteuse de gosses à vapeur » afin de pouvoir en transporter encore plus. Sa passion pour la mécanique ferroviaire fait déjà un heureux : son fils Benjamin (13 ans).
C’est avec lui, Benjamin, que Sébastien Hirschi aime pousser la porte de son atelier de Couvet. À l’intérieur, sa première locomotive (Laura) cohabite depuis 5 ans avec la « petite nouvelle » de 250 kilos. « J’ai tout fait de A à Z et je suis entré dans la phase décisive de la construction. Je m’attaque à la chaudière et j’espère qu’elle pourra rouler d’ici à une année environ », fume-t-il déjà d’impatience.
D’abord le boulot puis la pizza
On l’a compris, le père de famille aime faire concilier chemin de fer avec « chemin de faire ». « Une partie de mon plaisir réside dans le fait de faire les choses. En plus, c’est un moment familial que je passe avec mon fils. J’aime lui faire découvrir ma passion et je sens qu’il aime ça. » Benjamin confirme immédiatement en hochant de la tête. Généralement, les deux compères finissent leur plus grosse séance de travail de la semaine par une petite sortie pizza tous les deux. De quoi créer des souvenirs encore plus forts. Mais revenons à notre « loco » et à sa chaudière car ce n’est pas une mince affaire dont il s’agit.
La chaudière, une histoire de professionnel
« Je sais parfaitement souder mais je suis obligé de faire appel à un professionnel qui possède une formation spéciale. C’est la loi qui l’exige pour tout ce qui est soumis à la pression. » Cela a beau être considéré comme du modèle réduit, la nouvelle locomotive à vapeur sera 2.5 fois plus grosse et plus puissante que l’ancienne. « Je pourrai transporter une dizaine d’enfants au lieu de quatre actuellement. » Avant cela, il devra prendre soin d’ajouter un 3e rail à son circuit car l’écartement de la voie passera de 5 à 7.25 pouces. Qui dit plus de poids dit aussi meilleur système de freinage. Et dans ce domaine aussi, il faudra passablement ajuster le tir.
Un wagon sur-mesure pour le système de freinage
« J’ai installé les sabots de frein dernièrement et j’ai procédé à des tests sous air comprimé. Pour compléter le système en place, je vais construire un wagon sur-mesure avec un compresseur d’air, une batterie et un réservoir pour avoir suffisamment d’air en stock pour actionner tous les freins en même temps. » Pour cette nouvelle construction, il faudra compter 6 à 12 mois supplémentaires d’atelier. Une fois terminée, la nouvelle locomotive aura une valeur comprise entre 16’000 et 18’000 francs. Mais Sébastien souhaite conserver cet héritage pour le transmettre à son fils. À moins que…
Et bientôt, le tracteur à vapeur ?
« Dans un coin de ma tête, j’ai pour projet de bâtir un tracteur à vapeur en miniature (300 kilos et 1.5 mètre de long tout de même). Cela me permettrait de pouvoir circuler où je veux dans les foires et de ne plus être limité au parcours imposé par mes rails. Je suis sûr que les enfants adoreraient monter dans la remorque que j’y accrocherais à l’arrière. Pour financer ce projet, il se pourrait que je doive vendre mes deux locomotives. Mais ce n’est pas encore fait. » Et qu’en pense Benjamin, plutôt locomotives ou tracteur ? « Locomotives, sans aucun doute ! » Il y tient à son héritage ferroviaire, le petit…
Kevin Vaucher