Cercle scolaire du Val-de-Travers
Pendant une journée, les 10e années ont découvert les entreprises du Vallon
Comme chaque année, les élèves de 10e de l’École Jean-Jacques Rousseau ont visité des entreprises et employeurs de la région, mardi. Le Courrier du Val-de-Travers hebdo a pu suivre un groupe qui découvrait l’EMS Les Sugits à Fleurier.
L’événement est devenu traditionnel pour les élèves de 10e année du Cercle scolaire du Val-de-Travers. Chaque année au mois de juin, ceux-ci entreprennent une journée de visites chez plusieurs entreprises et employeurs du Vallon. « Cette année, trente-cinq entreprises sont partenaires de l’école. Un chiffre qui correspond aux années précédentes », indique David Hamel, directeur de l’École Jean-Jacques Rousseau (EJJR).
Les élèves sont amenés à choisir des domaines d’intérêt avant d’être répartis par petits groupes dans l’une ou l’autre entreprise correspondante. « L’objectif est de découvrir le tissu économique de la région, mais aussi qu’ils découvrent des métiers qu’ils ne connaissent pas très bien », relève David Hamel, en ajoutant que tant les entreprises, les enseignants que les élèves apprécient cette journée créant un lien entre mondes scolaire et professionnel. Comme le rappelle le directeur de l’EJJR, les vrais options et choix de stages interviennent lors de la 11e, dernière année de scolarité obligatoire.
Impressionnantes quantités en cuisine
Mardi dernier, le Courrier a ainsi eu la chance de pouvoir se mêler au groupe d’élèves qui visitait l’EMS Les Sugits à Fleurier. Parmi les cinq élèves présents, le domaine de la santé n’était visiblement pas le premier choix. Un garçon reconnaît qu’il a indiqué le domaine du social en deuxième choix, mais, comme l’a remarqué une jeune fille, les enseignants les poussent à choisir certains domaines éloignés de leurs préférences. Encadrés par Kamylla Montandon de l’OCOSP et guidés dans l’établissement par Ludivine Zmoos, responsable du socio-hôtelier de l’EMS et Anthony Donier, infirmier-chef, les cinq adolescents ont pu découvrir les différents métiers d’un établissement de 64 résidents.
D’abord, l’ensemble du travail d’intendance, avec les tâches diverses des gestionnaires en intendance, puis surtout dans les cuisines de l’EMS, qui, en plus des repas des résidents, s’occupent aussi des repas à domicile et des cantines pré et parascolaires du Vallon. C’est probablement les quantités qui ont le plus impressionné les élèves. « Quand on fait de la ratatouille, par exemple, c’est vite 35 kilos de légumes », a expliqué le chef des cuisines, Luc Gander, en demandant si les adolescents étaient attirés par le métier. Un avoue que cela pourrait être un plan B. Aussitôt, Luc Gander lui indique que des stages sont possibles aux Sugits. Pas de réponse. Cela sera peut-être pour l’année prochaine. Quoi qu’il en soit, le chef de cuisine a expliqué toutes les nuances entre la cuisine communautaire et un restaurant. « C’est autre chose que la restauration, même si on garde les bases du métier. Surtout avec des horaires uniquement en journée, on a les avantages sans les inconvénients de la cuisine », a noté Luc Gander.
Fonctionnement d’un EMS
Au sous-sol de l’établissement, une adolescente ose une question : « C’est quoi, la crypte ? » « C’est un peu délicat », commence Ludivine Zmoos. « C’est le lieu du dernier voyage, une chambre mortuaire où tout est fait pour que les familles puissent se recueillir sereinement auprès de leurs proches ». Une réalité du travail en EMS que les élèves n’avaient peut-être pas appréhendée aussi directement. Infirmier-chef des Sugits, Anthony Donier a détaillé les différents métiers de soins, infirmier, assistant en soins et santé communautaire, aide-soignant, auxiliaire de santé, qui se côtoient pour le bien-être des résidents. Si une adolescente reconnaît un possible intérêt pour le domaine de la santé, elle ne saurait encore préciser un métier en particulier.
Avec une étudiante en bachelor en soins infirmiers, en stage aux Sugits, Anthony Donier a précisé les différences du métier entre l’EMS et l’hôpital. « Plus dynamique à l’hôpital », selon l’étudiante, peut-être moins « stressant » en EMS, selon l’infirmier-chef. « Ici, les infirmiers et infirmières travaillent plus en autonomie », a noté Anthony Donier, en soulignant qu’en EMS la personnalité est importante, car il faut développer une relation sur plusieurs mois ou années avec chaque résident. Néanmoins, l’infirmier-chef a relevé l’élément important de sa profession : travailler et contribuer au bien-être de la personne. « C’est valorisant au quotidien », a-t-il conclu. Si à la fin de la visite, les cinq élèves reconnaissaient avoir appris la réalité du fonctionnement d’un EMS, tous étaient encore dans le flou pour savoir si ce domaine pourrait les attirer à l’avenir.
Gabriel Risold