Caroline Hills
Ils veulent faire régner la terreur au Val-de-Travers
Avez-vous déjà eu vent de cette légende ? Il paraît qu’une entité maléfique appelée Sulpy fait régner la terreur sur le Vallon. Ce démon viendrait hanter la région et se nourrir d’âmes pures tous les 66 ans. N’avez-vous pas entendu parler de la disparition récente d’un randonneur ? Justement, trois jeunes ami(e)s ont l’intention de venir se balader au Val-de-Travers. Est-ce bien prudent ? Ne s’apprêtent-ils pas à vivre les 4 jours et 3 nuits les plus atroces de leur vie ? Nous avons mené l’enquête.
Sulpy, ce nom ne vous dit rien ? C’est un clin d’œil à l’histoire de Sulpy Reymond. On dit que c’est lui qui débarrassa Saint-Sulpice d’une féroce vouivre à l’époque. Il mourut d’ailleurs à la suite de ce combat. Est-ce que cela aurait un lien avec la légende de la maléfique entité Sulpy ? Non, rassurez-vous ! Cette histoire de « démon » et de randonneur est en réalité le synopsis d’un film suisse, réalisé par une équipe d’une vingtaine de personnes 100% vallonnières. Son nom : Caroline Hills (vous voyez le signal ?) !
Film entièrement tourné au Val-de-Travers
Ce sont tous des néophytes et c’est une production à petit budget mais… tous les ingrédients sont là pour que ce film surprenne. Personne n’attend l’équipe vallonnière, elle ne peut qu’épater ! Le réalisateur Jose Luis Segura croit fermement en son projet : « Des partenariats sont encore en train d’être mis en place. C’est sûr que le projet va se faire en total autofinancement. Quelques scènes ont déjà été tournées et nous savons exactement où nous allons. » L’intégralité du film sera tournée au Vallon. De la cascade de Môtiers, au sapin président et à la gravière de Couvet par exemple. Des lieux emblématiques serviront de décors mais aussi quelques endroits plus mystérieux, voire oubliés, pour coller avec l’esprit de l’histoire.
Dans l’attente des lueurs « lugubres » de l’automne
Il reste encore beaucoup à faire. « Nous cherchons à avoir une atmosphère lugubre, avec des teintes sombres et une nature qui se meure avant l’hiver. Nous allons donc essentiellement tourner durant l’automne, de septembre à novembre. Il reste environ 70% des scènes à mettre en boîte. » La sortie du film est prévue pour la mi-2025. Le pari est un peu fou, il faut l’avouer. Jose Luis Segura a bien quelques courts métrages à son actif mais il a principalement une carrière de… DJ derrière lui !
Une « histoire de famille »
« J’ai fait beaucoup de productions musicales à partir de 1999, essentiellement en Amérique latine. » L’homme de 39 ans a tout appris seul, en parfait autodidacte ! Certains de ses sons cumulent des millions de vues sur YouTube. « J’avais envie de basculer sur un vrai long métrage aujourd’hui et j’ai embarqué beaucoup de proches avec moi. » Famille et amis constituent donc l’équipe 100% vallonnière de ce projet. Sa sœur Ingrid est de l’aventure : « J’ai co-écrit le scénario et j’ai aussi un petit rôle. Ce n’est pas du tout mon registre à la base. Je suis plutôt dans la douceur et les fées que l’horreur et les démons. Mais j’aime le fait de sortir de ma zone de confort. »
Toujours pas rassurés ?
Bien que tout soit fait avec le souci du détail, l’équipe tient à ce que le plaisir reste au centre du film. « C’est une expérience unique et il faut en profiter à fond. Je ne le ferai probablement qu’une fois dans ma vie », goûte Naïcia Lüthi. « Je ne suis pas comédienne mais je profite de ce projet fou. Cela ne me fait pas peur d’être filmée car tout le monde se filme et diffuse ses vidéos sur les réseaux sociaux aujourd’hui. » Précisons que même s’il s’inspire de la région et de ses mythes, le scénario est totalement fictif. Il se rapproche du Projet Blair Witch, de Jeepers Creepers et de Vendredi 13 notamment. Et si vous n’êtes toujours pas rassurés à l’idée d’aller vous promener seuls en forêt, dites-vous que cette histoire se déroule en 2023. Vous êtes donc tranquilles pour 66 ans, selon la légende…
Kevin Vaucher