Allons bon: les meutes sont lâchées
Dans un coin de la forêt, le mâle Alpha est sûr de régner. Dans les fourrés opposés, le mâle Bêta tente de faire illusion… et un opportuniste ne pense qu’à s’amuser ! Voilà pour novembre.
Pour octobre, je pense, allez savoir pourquoi, à la chanson des Frères Jacques : « Les catcheurs »… « Quel choc : les catcheurs ont bondi d’un même élan, et vlan ! C’est c’qui s’appelle sauter sur le client… » et nous, pauvres brebis bêlantes, allons, comme de bien entendu, être bouffées à grands coups d’effets de manches, de promesses non tenues et d’augmentation non jugulées du coût de la vie. Il y a toujours de la continuité dans le non-effort de nos politiciens.
À propos du coût de la vie, j’en connais un rayon : moi, le loup, je regarde de loin la hiérarchie humaine qui propose des miracles à grands coups de poudre aux yeux… et qui me propose quelques coups de poudre à fusil… Je me sentais moins menacé lorsque je ne faisais pas encore partie des espèces protégées ! Moi et les miens prélevons parfois un agneau dans un troupeau, mais vous, combien d’agneaux mangez-vous par année ? Hein ? Et on ne vous le reproche pas ? Ah, c’est vrai : vous, vous payez… nous, nous payons de notre personne ! Il paraît que, depuis un bon mois, la viande de loup se mange… avec des rösti, peut-être ?
Si un humain a faim et dérobe quelque aliment nécessaire à sa survie dans un magasin, prend-il le risque de voir sa famille au complet et lui-même être abattus sans pitié ni discernement ? Il y a de la discrimination dans l’air…
Je ne sais pas très bien quand je suis né, mais une chose est sûre : dès le 1er décembre 2023, ça va être ma fête ! Au fait, pourquoi pas dès le 22 octobre ? J’en connais pourtant qui mériteraient une volée de chevrotine dans le postérieur… Et là, pour s’asseoir sur le banc des autorités, ils auraient quelques difficultés !
Allez, je vais aller hurler à la lune pendant qu’elle est encore là : l’être humain est un loup pour l’être humain (non, pas l’homme : soyons égalitaire, pour une fois…). Et, quand on voit ce qu’il a fait de sa planète, et ce qu’il continue d’en faire (enfer ?), combien pariez-vous qu’avant un siècle il n’y aura plus de lune ? Une brebis ?
Sylvain Moser, Les Verrières