A vos questions
CLIMAT : est-il vraiment trop tard pour nous créer un futur souhaitable?
Alors que la dernière grande Conférence des Parties sur le climat (COP 30) vient juste de se terminer sur un accord (une fois de plus) décevant et sans ambitions, il est légitime de s’interroger sur notre avenir. À quoi ça sert tout cela ? À quoi bon faire des efforts ? Pouvons-nous encore avoir de l’espoir ? La réponse est OUI !
Petite piqûre de rappel
Nos activités humaines continuent à émettre massivement des gaz à effet de serre dans notre atmosphère, ce qui déstabilise notre climat et engendre toujours plus d’événements météorologiques extrêmes (canicules, tempêtes, sécheresses,…) qui à leur tour mettent en péril notre santé, notre chaîne alimentaire, notre accès à l’eau potable et nos habitats. En quelques dizaines d’années, nous avons fait augmenter la température à la surface de la Terre d’environ
1,5°C. Ce chiffre peut paraître insignifiant, mais vu la taille de la Terre, cela représente une énorme quantité de chaleur additionnelle stockée dans notre atmosphère, dans nos océans et sur nos continents. Donc chaque dixième de degré en plus augmente fortement les risques sur nos vies.
Aujourd’hui, notre avenir climatique est moins sombre qu’il y a 10 ans
En 2015, durant la COP 21, 195 pays signaient le premier traité international de réduction des émissions de gaz à effet de serre : le fameux Accord de Paris. Les États s’engageaient alors à comptabiliser et à faire diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement de la planète en dessous de 2°C. Cet accord était un grand pas, car avant 2015, les modèles climatiques prévoyaient une augmentation de la température globale entre 3,7 et 4,8°C d’ici à la fin du siècle (voir graphique), ce qui allait rendre notre planète en partie inhabitable.
L’objectif de réchauffement maximal « en dessous de 2°C » n’est pas choisi de manière aléatoire, il représente la limite de température à laquelle il est encore possible pour notre société de s’adapter aux changements climatiques. Au-delà de cette température, les risques pour les êtres humains et les écosystèmes sont fortement augmentés.
Aujourd’hui, nous sommes encore loin de réussir à atteindre cet objectif, mais les choses ont changé en 10 ans ! L’Accord de Paris a permis de ralentir le réchauffement global. En se basant sur les mesures actuelles pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, les modèles climatiques prédisent désormais un réchauffement d’environ 2,8°C d’ici à la fin du siècle (source : UNEP Emissions Gap Report, 2025). Cela démontre que la communauté internationale peut accélérer l’action climatique, mais le plus dur reste encore à faire, car chaque pays doit désormais respecter ses engagements et des réductions d’émissions plus rapides exigeraient de repenser notre économie et notre contexte géopolitique. Il est donc essentiel que les efforts se fassent à tous les niveaux, notamment au niveau individuel.
Attention à ne pas tomber dans le triangle de l’inaction
Dans le contexte actuel, où nous sommes submergés d’informations, souvent démoralisantes, il est compliqué de trouver la motivation pour agir. Nous avons souvent l’impression que « les autres » ne font rien, ce qui peut nous faire tomber dans ce fameux triangle de l’inaction. Celui-ci consiste à nous déresponsabiliser en renvoyant la responsabilité sur les autres, par exemple les politiques ou les industriels, alors que les responsabilités sont partagées et que chacune des parties a des moyens d’agir à son niveau pour influencer les deux autres. En tant qu’individu, nous pouvons influencer les émissions de gaz à effet de serre des industriels en faisant les bons choix de consommation et les décisions politiques en votant pour ce qui nous semble juste. Si plus personne n’achète de tomates cerises au mois de décembre, les industriels arrêteront de chauffer inutilement des serres en hiver pour les produire…
Pour sortir de ce triangle de l’inaction, il est important de bien s’entourer et de réfléchir à ce qui nous donne envie d’agir en évitant de trop se concentrer sur tout ce qui ne va pas et « tous ceux qui ne font pas ». Notre monde change et malgré les mauvaises nouvelles, les injustices et les incohérences de notre société, il est bon de se rappeler qu’il n’y a jamais eu, dans notre histoire, autant d’efforts et d’investissements faits pour protéger notre environnement.
Donc comme le disait Henri Bergson : « Je ne vois qu’un moyen de savoir jusqu’où on peut aller. C’est de se mettre en route et de marcher ».
N’hésitez pas à m’envoyer vos questions : info@courrierhebdo.ch
Lectures du mois
Voici deux livres légers et inspirants qui donnent le « smile » :
▶ « Comment j’ai résolu l’épineux problème du changement climatique (et trouvé l’amour) », Sofia Giovanditti, Jouvence Roman, 2024. Et vous pouvez visiter le site web de l’autrice qui relate ses expériences de sobriété heureuse : https://sobrieteheureuse.com
▶ « Climate Heroes », Maxime Riché, édition française, Hemeria, 2021. Ce livre raconte l’histoire de 8 héros ordinaires qui ont entraîné avec eux des milliers d’autres personnes pour préserver la planète et se construire un futur souhaitable.
Action du mois
Offrir du temps, plutôt que des biens matériels
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