À la piscine des Combes, la cohabitation est à la fête !
Samedi, un bon millier de personnes ont poussé le tourniquet de la piscine de Boveresse lors de la journée festive qui y était organisée. Quelques jours après le drame vécu à La Chaux-de-Fonds et plusieurs semaines après l’interdiction d’entrée mise en place pour les non-résidents suisses à Porrentruy (JU), la situation vallonnière se distingue positivement. Tout et tout le monde semble y trouver sa place dans le calme et le respect malgré la présence quotidienne d’un tiers de frontaliers. État des lieux !
« On a encore de la chance par ici, il n’y a pas trop de fauteurs de troubles. Cette saison, on a juste eu un cas de jeunes un peu turbulents qui a été rapidement réglé. » Le constat du gardien du temple… aquatique, Philippe Burkhalter, se veut résolument positif : à Boveresse, tout se passe globalement bien autour des bassins. Et ce n’est pas anodin aujourd’hui. L’accident mortel dans la zone des plongeoirs à La Chaux-de-Fonds ainsi que l’interdiction de la piscine pour les non-résidents suisses à Porrentruy (en raison d’incivilités répétées de la part de bandes françaises) ont marqué les esprits.
Zone des plongeoirs encore mieux délimitée
Aux Combes, le drame des Mélèzes n’a pas débouché sur de grandes adaptations en termes de sécurité : « Tout était déjà très bien encadré. Préventivement, la Commune nous a juste demandé de délimiter encore mieux la zone des plongeoirs. » Malgré l’affluence et la multiplication de sauts et autres acrobaties samedi passé, tout s’est très bien passé, sous l’œil de garde-bains attentifs. Autre particularité du lieu d’eau vallonnier : il attire une partie de visiteurs au-delà de la frontière. « On estime qu’il y a environ 30% de Français », appuie Philippe Burkhalter. Un coup d’œil sur le parking permet de valider sans peine cette proportion. Mais ici, la cohabitation se passe bien. Le public essentiellement familial de l’endroit explique probablement en partie ce constat.
Le coup d’œil de l’expert !
« Les problèmes surviennent généralement lorsque des bandes de jeunes frontalières ‹ rivales › décident de se rendre dans la même piscine. Ça peut parfois cartonner. Ce n’est pas le cas au Val-de-Travers mais je pense qu’il faut se préparer à y faire face un jour ou l’autre. » Samedi, le seul léger souci est venu d’une source totalement différente. Une femme frappe à la porte du bureau du gardien du temple : « L’eau du toboggan de la pataugeoire s’est arrêtée, c’est normal ? » La réponse fuse : « Ce sont les filtres qui ont dû se boucher, je vais aller jeter un œil. L’eau sera revenue dans 40 minutes. » « Merci Monsieur ! » L’œil de l’expérimenté vallonnier est tout aussi utile lorsqu’il s’agit d’estimer l’affluence du jour (ndlr : les entrées n’étaient pas comptabilisées puisque l’accès était gratuit). Un seul regard en direction des places de parc suffit. Il se retourne vers moi et annonce : « 900 à 1000 personnes sont actuellement sur site, c’est une bonne fréquentation. »
Le solei, 28 degrés et… un homme en costard noir !
Après un mois de juillet « bien calme » où « les habitués se sont sentis bien seuls », la météo a enfin poussé la population sur les bords des bassins : « Août est un excellent mois pour le moment. Il y a eu environ 800 à 900 personnes par jour. » Une embellie qui devrait être de courte durée : « Cela se refroidit cette semaine et il y a aussi la rentrée des classes. Je pense que la saison sera pratiquement finie dans l’esprit des gens à partir du 25 août. » Toujours à l’œil, bien entendu ! Tout à coup, son collègue Thierry Page entre à son tour dans son bureau décidément très vivant : « On a besoin de toi Philippe, le spectacle du Six Pompes Summer Tour commence dans 15 minutes. » Au programme, une performance de 40 minutes de Paul Durand, alias Monsieur-tout-le-monde (joué par Ivan Chary), totalement sans paroles et sous les yeux de baigneurs et baigneuses curieux de voir débouler cet homme en costard et ses clowneries sous 28 degrés. De quoi attirer le fameux œil de Philippe Burkhalter quelques instants avant qu’il ne reprenne du service ailleurs. Ainsi va la vie de gardien de temple aquatique…
Kevin Vaucher