À deux « pales » de chez nous !
Alors qu’une partie de la population vallonnière est vent debout contre l’installation d’éoliennes sur son territoire, le premier « parc à hélices » vaudois est en train de prendre forme à quelques kilomètres. C’est à Sainte-Croix que six pales sont actuellement assemblées après des années de bataille. Les habitants ont pu voter – de façon consultative – en 2012 et une légère majorité s’était alors dessinée en faveur du parc à hélices (1103 voix pour et 966 contre). Venues d’Allemagne, les pièces ont transité par la route du Val-de-Travers. Et si le prochain convoi s’arrêtait « chez nous » ?
La question n’a rien de provocant en soi puisque certains projets vallonniers sont aujourd’hui en cours. C’est le sujet qui peut irriter. L’énergie éolienne divise la population dans bien des endroits où elle souhaite s’installer. Tout ne fut d’ailleurs pas simple pour voir naître le premier parc éolien vaudois, à deux « pales » du Vallon.
Une hélice qui disparaît du projet
Avant ce vote, le projet né en 2007 portait sur 7 éoliennes. Mais la plus proche du village n’était située qu’à 650 mètres et elle cristallisait les craintes des habitants. Sur proposition de la Municipalité, Romande Énergie avait donc décidé de supprimer cette hélice. La première pale du parc est désormais deux fois plus loin du village. Même réduit à six éléments, le parc produira de l’électricité en suffisance pour alimenter 6100 ménages, soit l’équivalent de l’ensemble de la commune, industries comprises, d’après Romande Énergie. Son investissement est de 42.6 millions de francs.
Allemagne – port de Bâle – Vallon – Sainte-Croix
Bien que le projet fût majoritairement accepté, l’ouverture des travaux, en automne 2021, avait fait ressurgir un soufflet de contestation. Des opposants avaient vandalisé des machines de chantier pour faire étalage de leur colère. Finalement, le retour au calme a permis de lancer les choses sérieuses. L’acheminement des pièces, depuis l’Allemagne, a nécessité une grosse logistique et de grands moyens. Celles-ci sont arrivées en Suisse dans le port de Bâle et elles ont été acheminées à Sainte-Croix par la route.
Et comme le versant vaudois présentait des voies trop étroites pour arriver au village, c’est par le… Val-de-Travers que les éoliennes ont transité. Alors oui, cette question se pose : le prochain convoi s’arrêtera-t-il sur les terres du Val-de-Travers ? Ce n’est pas le vent mais le temps qui nous le dira !
Kevin Vaucher