Une rave party actuellement en cours à proximité du centre des Cernets
Les habitants des Verrières vivent depuis hier soir avec un bourdonnement constant de basses dans les oreilles. Certains ont d’abord cru que ce son venait des festivités liées à la soirée du 1er août à la Malacombe. Mais ce matin, le bourdonnement persistait et il a fallu chercher ailleurs. C’est aux Cernets, dans un champ situé à un jet de pierre du Menhir de Combasson – au lieu-dit Chez la Bolle – que des centaines de personnes sont réunis sans autorisation depuis hier soir. La Police neuchâteloise est intervenue mais préfère ne pas aller à l’affrontement !
Arrivés de nuit depuis la gare de Fleurier
Vendredi soir, 1er août, une partie des « raveurs » sont arrivés avec le dernier train en gare de Fleurier, bien déterminés à rejoindre un champ situé à plusieurs kilomètres de là pour lancer la musique et danser toute la nuit (et plus encore). Un curieux cortège, bien différent d’une parade du 1er août, s’est alors mis en marche. Lampes de poches en mains, certains se sont égarés dans la nuit et se sont perdus à Saint-Sulpice, précise un témoin de la scène. En parallèle, d’autres personnes ont rallié la rave en véhicules et la forêt s’est peu à peu transformée en parking à ciel ouvert. De sorte que 800 participants étaient rassemblés sur place dans la nuit.
Négociations entre la police et l’organisateur
Alerté par le propriétaire du champ, la police est intervenue sur les lieux sans parvenir à mettre fin à la rave party. Le Conseil communal a rapidement été informé de la situation : « Les policiers nous ont dit qu’ils essayaient de faire baisser la musique et qu’ils avaient pris contact avec l’organisateur de la soirée », évoque Joël Petitpierre. Son collègue et président de commune Daniel Galster précise que « l’organisateur se serait engagé à essayer, et je précise bien le verbe ‘essayer’, de mettre fin au rassemblement dimanche matin alors que les raveurs étaient initialement partis pour occuper les lieux jusqu’à lundi. »
Certains font de la moto dans le champ « pour s’amuser »
Sur l’ensemble de l’événement, ce serait quelque 2000 personnes qui sont attendues au lieu-dit « Chez la Bolle » qui se situe non loin du centre de requérants d’asile. Nous nous sommes rendus sur place et il y a encore bien 250 participants ce soir (et de nouveaux arrivants en chemin). Certains pieds nus, d’autres en train de faire de la moto dans le champ et d’autres encore en train de danser dans un calme apparent. C’est un petit village qui s’est organisé avec des tentes, des bus de camping, des tables, des chaises et du ravitaillement pour tenir encore plusieurs heures dans cet endroit relativement isolé. « Cela fait 42 ans que je suis aux Verrières et je n’ai jamais vécu ça », s’étonne Daniel Galster.
« Inutile d’aller à la confrontation »
« Le pire est peut-être de ne rien pouvoir faire. La Commune ne peut pas évacuer les raveurs de ce champ privé et la police non plus apparement. Il y a des centaines de personnes et ce serait inutile d’aller à la confrontation (ou alors il faudrait de sacrés renforts). Il y a quelques semaines, il y a eu un cas similaire dans le Jura bernois et cela s’était soldé avec des blessés dans les deux camps. Ce qui me révolte également, c’est qu’il s’agit du champ d’un agriculteur et qu’il ne va probablement pas pouvoir l’exploiter cette année. Et je ne vous parle même pas d’être indemnisé, Les organisateurs sont souvent sans-le-sou et ils bénéficient d’une impunité révoltante. » Plusieurs sacs poubelles sont accrochés à différents endroits de la forêt, il ne restera plus qu’à voir s’ils ont été utilisés par les participants lorsqu’ils quitteront les lieux demain… ou lundi !
EDIT : La police est finalement intervenue dimanche matin pour mettre un terme à cette rave party. Plusieurs infractions ont été commises et les personnes mises en cause (et identifiées) devront en répondre pénalement devant le Ministère public.
Kevin Vaucher