Rabov
La mort d’une certaine télé?
Fin juin, la RTS a annoncé réduire la voilure en raison des prochaines baisses de revenus liées à la diminution de la redevance. Sur les réseaux, le média public n’a guère rencontré les soutiens, un euphémisme même. « Woke », « bobos », « propagandistes gauchos »… les journaleux en ont pris pour leur grade. « RTS qui regarde ? », « Privatisez ce truc », « Stop redevance », et je passe les allusions scatologiques des internautes à son sujet. Bref, difficile de lui trouver un défenseur.
Toutefois, ce désamour, rupture même, avec notre RTS, productrice d’émissions mythiques et de reportages primés par les pairs, n’a-t-il pas une évidente raison ? Le journalisme de qualité a toujours visé à élever les connaissances et les esprits. Or, à l’heure de la TV divertissement, faite de surenchères vulgaires, de gags toujours plus idiots et de débats polémiques, n’est-il pas normal que le Hoi polloi, mot grec signifiant « les nombreux » utilisé par Aristote pour désigner la masse du peuple, la préfère à celle qui demande réflexion ?
D’ailleurs, n’est-ce pas cette même plèbe qui s’exprime derrière le paravent des écrans ?
Alors, vivement la TV et la radio à la Hanouna ou à la CNews, bien clash et trash, pour nourrir la masse des esprits. Les autres, eux, sauront toujours se nourrir ailleurs…
Rabov