PlanetSolar
Le « bateau vallonnier » flotte sur le lac Titicaca !
En août dernier, nous vous dévoilions la participation de deux classes vallonnières à l’expédition 2025 de l’écoexplorateur neuchâtelois Raphaël Domjan. Son idée ? Amener un bateau solaire sur le plus haut lac navigable du monde afin de promouvoir l’énergie solaire et montrer que des solutions douces existent, peu importe l’endroit du globe où l’on se trouve. Après un périlleux et long périple, c’est désormais chose faite ! Les élèves et leurs professeures ont présenté le fruit de leur travail à leurs parents la semaine dernière.
« Il y a quelque chose comme 3000 bateaux thermiques qui naviguent sur le lac Titicaca. Emmener notre embarcation solaire jusqu’ici, pour faire le tour du lac sans moteur, revêtait donc une valeur d’exemple certaine. Maintenant qu’il est sur place, le but est qu’il soit utilisé pour différents projets et qu’il continue à faire parler de lui », déploie Raphaël Domjan. Le bateau solaire servira notamment de base à différentes expéditions scientifiques dont celle d’un archéologue subaquatique.
Une énergie qui permet de réaliser ses rêves
« Nous avons prévu de retourner sur place pour montrer aux locaux ce qu’il est possible de réaliser sur l’eau, avec la seule force du soleil. Montrer un peu partout dans le monde que cette énergie permet de réaliser beaucoup de choses – dont une partie de ses rêves – est l’une de mes missions. Il n’y a pas besoin d’énergie fossile pour le faire. Quand l’on sait que 3000 tonnes de produits fossiles sont brûlées chaque seconde, ça pousse forcément à réfléchir. » Ce projet est l’œuvre de la fondation de l’écoexplorateur, PlanetSolar. Un film de 52 minutes a été produit pour revenir sur le périple de deux semaines qui a permis d’acheminer le bateau solaire au Pérou, depuis la Suisse.
« On a tous vécu quelque chose d’extraordinaire »
Au Val-de-Travers, les professeures Christine Liebe et Ana Costa ont profité de l’aubaine pour inclure leurs deux classes dans la boucle de l’aventure : « Apporter un bateau solaire sur le lac Titicaca est assez fou comme aventure. Je me suis d’abord dit que c’était un peu utopique mais j’ai vite compris que des personnes comme Raphaël sont nécessaires pour faire avancer les mentalités. Il a vite réussi à nous embarquer avec lui. C’était un joli prétexte pour travailler sur de nombreux sujets connexes avec nos classes », détaille Christine qui a eu la chance de partir au Pérou en avril dernier pour participer à l’expédition. « Je crois qu’on a tous vécu quelque chose d’extraordinaire, y compris les élèves, en classe ! Si cela a pu, en plus, semer une petite graine dans leurs esprits, c’est du 100% gagnant. »
Et maintenant, il flotte comme un air de nostalgie…
Pour revenir sur cette expérience, les élèves avaient préparé différents supports à présenter aux parents, la semaine passée : affiches d’informations, jeux autour de cette aventure et powerpoints de présentation notamment. « La prof nous a fait refaire certaines affiches quatre fois pour que tout soit parfait, sans faute d’orthographe et assez lisible », relate une élève qui ajoute « avoir pris beaucoup de plaisir » à étudier durant une année scolaire entière, différents domaines, grâce à ce fil rouge. « Au début, ça a été un peu compliqué de les faire monter à bord du projet mais une fois qu’ils étaient dedans, les élèves en redemandaient », appuie Christine.
Aujourd’hui, il flotte déjà comme un air de nostalgie. Dans quelques jours, les jeunes participants au projet passeront en cycle 3 et quitteront donc le collège B8. « C’est la fin, il faut s’y résoudre. Mais je vais accueillir d’autres enfants pour deux ans et j’ai déjà un autre projet en tête », conclut la prof, volontiers adepte de hors pistes sur les sentiers battus du programme scolaire.
Kevin Vaucher
Un col de 4500 mètres à franchir « en bateau »
Bien que le bateau solaire soit de taille assez compacte, son périple – de la Suisse jusqu’au lac Titicaca – n’a pas été de tout repos. « Il a voyagé en conteneur, du port de Hambourg au port de Matarani qui est le deuxième plus grand du Pérou. Mais le plus compliqué restait à venir », affirme Christine Liebe qui a, quant à elle, voyagé par avion (30 heures de vol environ). « Un convoi de 4 véhicules a emmené le bateau du port jusqu’au lac Titicaca. Cela nous a pris une vingtaine d’heures, réparties sur deux jours. Il a notamment fallu ‹ escalader › un col de 4500 mètres. Chaque jour était une expédition en soi. J’ai aussi eu la chance de rencontrer une classe du pays sur place. C’était un moment fort de pouvoir partager cette expérience avec eux. » On comprend mieux les cris de joie qui ont accompagné la mise à l’eau finale du bateau solaire qui s’est faite par un… tracteur !