Commune de Val-de-Travers
Le premier jalon pour la revalorisation du site Dubied ?
Le Conseil communal de Val-de-Travers veut dynamiser l’attractivité du site Dubied, à Couvet, en rénovant les accès routiers le long de l’Areuse et en créant des places de stationnement. Le projet, établi en concertation avec l’association des propriétaires, fera l’objet d’une demande de crédit de 3.3 millions de francs, lors de la séance du Conseil général, lundi prochain.
La revalorisation du site Dubied à Couvet pourrait franchir une étape importante ces prochains jours. Lundi prochain, lors de la séance du Conseil général, le Conseil communal de Val-de-Travers soumettra une demande de crédit de 3’322’000 francs relative au développement de l’attractivité du site de Couvet. « Un crédit pour deux projets d’envergure », résume Eric Sivignon, conseiller communal en charge du dicastère du territoire, de l’énergie et de la mobilité (DTEM).
Comme le rappelle l’actuel président de l’exécutif, les premières réflexions sur l’avenir de l’ancien site de l’entreprise Dubied datent de 2012 et la revalorisation du site est inscrite comme une mesure-phare de l’accord de positionnements stratégiques établi entre le Canton et la région Val-de-Travers. « Avec ce projet, nous sommes arrivés à synthétiser différentes mesures pour relancer l’attractivité de ce site », poursuit le chef du DTEM, ajoutant que celui-ci a été établi en collaboration avec les autorités cantonales et les propriétaires du site, réunis en association depuis 2022.
Accès et stationnement
La constitution de l’association des propriétaires du site Dubied est indéniablement un élément déterminant dans l’évolution des discussions autour de ce lieu. « Les interactions entre les différents propriétaires et la commune sont désormais facilitées », estime Eric Sivignon. « Je me réjouis de la collaboration très saine qui s’établit avec la commune », relate Thierry Guizzardi, président du collectif, tout en notant les intérêts parfois divergents des propriétaires. Mais ce dernier qualifie le projet communal de gagnant-gagnant. Entre un dialogue régulier avec l’association et le soutien cantonal, le chef du DTEM juge que « toutes les pièces s’assemblent aujourd’hui ». « On a une fenêtre de tir à saisir », image-t-il, expliquant se concentrer sur les mesures ayant le plus d’efficience.
Le projet, qui sera soumis à l’examen du Conseil général le 19 mai prochain, comporte deux éléments. Le premier concerne une réfection des voies d’accès et de circulation sur le site, soit 2200 m2 longeant l’Areuse depuis le bâtiment occupé par le CNIP. « Il s’agit de mettre les aménagements routiers aux standards actuels de l’industrie », relève Eric Sivignon. La chaussée sera refaite et la marquise du bâtiment déconstruite, ainsi que les couverts, les dépôts et barrières pour libérer de la largeur et de la hauteur pour l’accessibilité des camions. Ces travaux impliqueront « un travail notarial important » car les propriétaires céderaient alors les surfaces de circulation à la Commune.
L’accès piéton a aussi été pensé dans ce dossier, puisque celui-ci englobe également la rénovation de la passerelle piétonne enjambant la rivière en face du CNIP, fermée en raison de sa vétusté depuis nombre d’années. « En plus de son caractère emblématique, elle possède un intérêt pour son attractivité et sa desserte », ajoute le conseiller communal. Une réfection qui bénéficiera d’un cofinancement cantonal à hauteur de 50%, car inscrit dans la convention de nouvelle politique régionale.
Opportunité de développer le CAD ?
Deuxième aspect problématique : les places de stationnement. « On estime le besoin moyen entre 200 à 400 places », indique le responsable du DTEM. Pour créer une dynamique en ce sens, le conseiller communal propose d’acquérir une parcelle au cœur du site afin d’y implanter une vingtaine de places. Néanmoins, cette acquisition pourrait offrir un autre intérêt stratégique pour la commune : un bâtiment pour accueillir une nouvelle chaufferie pour le chauffage à distance (CAD) de Couvet, dont les chaudières ont atteint leurs limites avec l’essor du réseau. « Le site Dubied est idéal pour cela car le tracé naturel du réseau est déjà présent à ses extrémités », relève Eric Sivignon.
Chef du dicastère de l’administration, de l’économie et de la protection de la population (DAEPP), Benoît Simon-Vermot est convaincu de l’aspect bénéfique de cette revalorisation. « Commune et Canton ont un intérêt à ce que ce site, central de Couvet, revive et il y a du potentiel », expose-t-il, soulignant que si le site a été, durant une certaine période, une friche, il ne l’est plus. Son collègue, Eric Sivignon estime qu’il faut savoir prendre les dynamiques quand elles se présentent. « Nous avons là un outil de développement communal », estime-t-il, en notant que si le CAD devait s’établir sur le site, la possibilité existerait d’utiliser la cheminée en brique rouge de l’ancienne usine. Tout un symbole pour marquer la vie retrouvée du lieu.
Gabriel Risold