Licenciement chez Sintetica
L’organe de conciliation cantonale saisi par Unia !
Le 8 janvier, l’annonce d’un licenciement programmé de 40 employés provoque choc et incompréhension sur le site covasson de Sintetica. Sept jours plus tard, le syndicat Unia obtient officiellement le mandat pour la protection des droits des employés concernés. Alors l’entreprise pharmaceutique fait la sourde oreille, Unia a contre-attaqué en déposant une requête à l’organe de conciliation cantonale le 23 janvier.
Le bras de fer est lancé !
« Notre première démarche a été de prolonger de 11 à 20 jours la période de consultation afin de respecter ce que dit la jurisprudence dans ce domaine », note Solenn Ochsner du syndicat Unia. « La seconde a été de demander davantage d’informations et d’explications quant aux raisons des licenciements annoncés. » L’entreprise met en avant le contexte économique difficile et des investissements plus compliqués que prévu aux États-Unis. Des arguments insuffisants pour Unia qui entend en savoir davantage pour pouvoir proposer des solutions adaptées pour les emplois menacés.
Dirigeants « loin de jouer le jeu »
« Il est indispensable que les dirigeants développent leur argumentaire. C’est alors que nous pourrons proposer des alternatives adaptées aux licenciements », ajuste Solenn Ochsner. « Pour l’heure, on peut dire qu’ils sont loin de jouer le jeu. » Une quarantaine d’employés de Sintetica ont manifesté le 21 janvier dans le but de faire entendre leurs voix. Leur cri de désespoir est resté sans réponse auprès de l’entreprise, rachetée en 2019 par la société d’investissement privée française Ardian. « Face à un tel mépris de la part de l’entreprise, nous avons déposé une requête auprès de l’organe de conciliation cantonale. C’est l’autorité compétente en cas de litige collectif. »
Employés abasourdis et révoltés
Par ailleurs, cette opération a un effet suspensif sur la période de consultation. En bref, l’idée est de pousser les responsables de Sintetica à collaborer. Les deux camps sont appelés à être entendus en vue de trouver une solution. Et si l’entreprise de Couvet continuait à faire la sourde oreille ? Est-elle obligée de répondre à cette procédure ? « C’est une conciliation donc il n’y a pas d’obligation en tant que telle mais personne ne peut imaginer que les dirigeants n’y répondent pas. Ce serait contre-productif pour eux. » Et comment réagissent les employés devant la tournure des événements, Solenn ? « Ils sont abasourdis et révoltés. Cette attitude méprisante des responsables est vécue comme un manque de respect. Ils ont envie d’avancer et ils sont freinés par ceux-là-mêmes qui les ont mis dans cette situation. Je tiens à souligner leur courage dans ce combat. » La suite du bras de fer avec la direction de l’entreprise, basée au Tessin, promet d’être tendue.
Kevin Vaucher
Sintetica persiste et signe
Mardi, l’entreprise pharmaceutique Sintetica a donné une réponse, à sa façon, aux sollicitations du syndicat Unia qui lutte pour les intérêts des employés. L’entité de Couvet a confirmé la suppression de 40 postes sur le site vallonnier, mettant fin par les faits à la période de consultation.
L’incertitude se fait donc un peu plus grande quant à l’avenir de ce bras de fer alors que le syndicat a sollicité l’Office cantonal de conciliation dans l’espoir de faire entendre la voix de ceux qu’il défend. Une réaction de cet organe est attendue dans les prochains jours.