Quand 600 fondues se transforment en évasion

Un EMS, c’est confortable mais… c’est calme ! Quiconque a déjà passé un jour la porte d’un home a sans doute eu cette impression que le temps s’arrêtait et que tout tournait au ralenti. Le cycle de la vie arrive à son terme pour les résidents. Et les possibilités de quitter les murs de l’établissement se font de plus en plus rares. Alors, l’acquisition de ces deux vélos électriques représente bien plus qu’un simple investissement de 20’000 francs. Le sentiment de liberté qu’ils apportent donne un bien fou aux personnes âgées de l’EMS Dubied-Piaget.

Pédaler ou non, c’est à choix !

« Cela faisait deux étés que nous louions des vélos adaptés à une association de Pontarlier. Et nos résidents ont tellement apprécié ces moments que nous avons décidé de nous en procurer deux », s’enthousiasme la responsable des animations Sandrine Bosson. Le premier est composé de deux sièges et convient aux personnes qui ont encore une mobilité suffisante pour s’y hisser. Une fois dessus, le résident n’a plus qu’à se laisser balader par le « conducteur », assis à côté de lui. « Il n’est même pas obligé de pédaler, c’est selon son bon plaisir. »

Les familles pourront accompagner leurs proches

La seconde bécane est équipée d’une plateforme qui permet d’accueillir une chaise roulante à l’avant de la machine. Pour le moment, seuls quelques membres du personnel ont suivi la courte formation, nécessaire pour pouvoir conduire les nouveaux engins en toute sécurité. « Mais on envisage de former des membres des familles de nos résidents pour qu’ils puissent partager ensemble un moment d’évasion en extérieur. Je pense que ce sera une belle façon de passer des instants un peu différents et divertissants », confie Sandrine Bosson.

Elle retrouve les joies du vélo à bientôt 103 ans

Lors de leur inauguration officielle, le 21 juin, on a senti un gros engouement de la part des pensionnaires du home des Bayards et de Couvet. On a aussi senti le personnel très investi. « C’est vrai, et vous savez pourquoi ? Ce sont principalement eux qui ont vendu les 600 fondues qui ont servi à financer une partie de ces vélos adaptés. » La direction n’a eu « qu’à compléter » la somme. Ainsi a-t-on pu voir Madame Niggeler, et ses bientôt 103 ans, dévaler la pente de la rue de Fontenelle avec un large sourire. On a aussi pu entendre Monsieur Jolion s’exclamer « C’est si bon…», en chantant, casque sur la tête. Même indirectement, la fondue, plat suisse par excellence, arrive à donner du plaisir. Fort !

Kevin Vaucher