Derrière les fourneaux, une belle histoire frémit

En 2010 déjà, la force des souvenirs avait permis de rallumer la flamme de la buvette du téléski qui avait fermé sa porte durant quelque temps. Depuis cette année-là, l’engagement de plusieurs personnes investies permet de faire tourner à nouveau le grand manège des souvenirs en même temps que le téléski. Martine Evard est l’une de ces personnes. « Mon enfance s’est conjuguée avec les gaufres et le chocolat chaud du couple Cornu qui tenait la buvette. Je suis très heureuse de participer au renouveau de ce lieu depuis 13 ans maintenant ».

Une deuxième vie depuis 2010

Morceau tangible de cet attachement à cette buvette, un habitant avait écrit une lettre en 2010 où il imaginait ce que la buvette pourrait ressentir à la suite de ce nouveau départ. « Buvette, un nom que je croyais oublié à tout jamais. Un nom magique ! Et pourtant, je repars dans une deuxième vie. Comment exprimer ma reconnaissance à tous ces braves qui me permettent de retrouver la vie aujourd’hui ? » Peut-être en réussissant là où la race humaine a toujours échoué pour le moment : en devenant immortel ? Ce qui ferait assurément le bonheur de nombreuses futures générations de Niquelets.

Sans eau, hors du temps et hors du monde

Et pourquoi pas ? Cet espace de 40 mètres carrés vit encore un peu hors du temps et hors du monde. C’est si vrai que la buvette n’est toujours pas raccordée en eau, trop éloignée qu’elle est de toutes canalisations. « La création d’une citerne, pour récupérer l’eau de pluie, pourrait être l’une des prochaines améliorations », précise Martine Evard. La création d’une véritable terrasse extérieure et la rénovation de la façade ouest figurent aussi sur la liste. Mais chaque chose en… son temps !  La buvette a déjà largement évolué grâce à cette rénovation qui a notamment débouché sur la création d’une cuisine.

Le nouvel atout : la cuisine

« Cela nous offre désormais la possibilité de proposer un repas sur une journée de ski. » Encore faut-il que journée de ski, il y ait ! L’hiver qui vient de se terminer a débouché sur un malheureux 0 jour de glisse à La Côte-aux-Fées. Une bonne saison tourne autour de 25 journées d’ouverture. « Comme il y a de moins en moins d’occasions de faire tourner le téléski, ce serait une bonne chose de pouvoir garder les skieurs sur le site en proposant un repas à midi par exemple », se projette le chef technique Damien Walther. Une projection qui était encore impossible à faire il y a une année. Car en l’absence de vraie cuisine, il fallait utiliser le vieux fourneau à bois et une vieille poêle en fonte pour « cuisiner ».

Du fourneau à l’isolation au plafond, à l’électricité…

« Mais cette vieille pipe de fourneau a rendu son dernier service à la fin de l’hiver 2021/22. Il a donc fallu le remplacer », commente le président de commune Laurent Piaget. Et tout est parti de là. « On s’est dit qu’on allait aussi refaire l’isolation puis le plafond puis l’électricité. Et finalement, on a presque tout refait. » Le financement de 20’000 francs a été trouvé en 4 mois. Les travaux se sont étalés sur 4 mois aussi (14 journées de corvée). Et finalement, l’inauguration a eu lieu il y a quelques jours de cela. Ironie du sort, ce jour avait tout d’une journée glaciale d’hiver et le nouveau fourneau a ainsi pu faire chauffer la machine à souvenirs pour la première fois à La Côte-aux-Fées. Prenant le relais de l’ancien fourneau, un peu comme se succèdent les responsables dans cette buvette définitivement pas comme les autres.

Kevin Vaucher