Valtra doit épaissir son cuir !
Le VBC Val-de-Travers se sait déjà condamné à la dernière place du classement et aux play-out de fin de saison. Ce qui pourrait être considéré comme une mauvaise nouvelle est finalement plutôt une bonne chose. Valtra peut ainsi prendre chaque rencontre restante de championnat comme des tests grandeur nature et des occasions de monter en température en vue du moment décisif. Samedi, la venue de l’avant-dernier (Obwald) a livré les premiers enseignements : Valtra devra épaissir son cuir pour s’en sortir.
Les étoiles du Courrier : *Mehmetaj **Masoura ***Hadjicharalambous
Derrière ce duel des mal classés flottait comme un air d’incertitude. Comment le VBC Val-de-Travers allait réagir en affrontant une équipe contre laquelle il pouvait se projeter dans la peau d’un vainqueur potentiel ? Faire des matches « corrects » quand on est dans la peau du petit est probablement plus facile que de faire bonne figure face à des formations plus modestes. Dans ce dernier cas, il faut savoir entrer dans la peau d’un gagnant et ne plus en sortir. Ce qui déstabilisera l’adversaire jusqu’à le faire trébucher.
La belle réaction
Même si elles ont réussi à prendre un set à Obwald, les joueuses de Plinio Sacchetti ont montré qu’elles n’étaient pas encore assez mûres pour entrer dans cette peau de gagnantes durant une partie entière. Dans la première manche, les Fées atropos se sont, au contraire, glissées dans le costume de perdantes désignées. Conséquence directe : elles étaient menées 10-20 après trente points et elles ont lâché le set trop facilement 11-25. L’écart du score reflétait alors bien l’écart de niveau entre les deux équipes sur le terrain. Mais Valtra a su réagir et c’est le gros point positif de cette fin de journée de samedi.
Les Vallonnières étaient les plus fortes
Dans la deuxième manche, Valtra est resté au contact de l’adversaire, ce qui est toujours bon mentalement. Puis, il a pris les devants (9-7 puis 15-12), ce qui a fait douter un collectif en manque de confiance comme Obwald. Les Vallonnières ont créé la situation parfaite pour entrer à leur tour dans la peau du plus fort. Celle de gagnantes potentielles. La capitaine Eva Masoura et ses coéquipières n’ont pas laissé d’autres alternatives à Obwald, de passer dans le rôle des dominées. C’est d’abord dans la tête que ça se joue avant de se concrétiser sur le terrain. Dans cette configuration, Valtra a montré qu’il était supérieur à son concurrent du soir, remportant calmement le deuxième set 25-17.
Le mode caméléon : à éviter !
Malheureusement, les Vallonnières ont ensuite activé le mode caméléon. Ce mode est une constance depuis le début de saison. Probablement à cause de son manque d’expérience, Valtra joue de façon trop irrégulière jusqu’à présent pour ressortir du combat avec la victoire. Les Fées atropos changent constamment de peau épousant tantôt celle de gagnantes et celle de proie apeurée, à la merci de l’adversaire. C’est encore ce que nous avons vécu contre Obwald avec deux derniers sets trop facilement concédés (12-25 et 14-25).
Concentration prolongée, cuir épais
Dommage, car lorsqu’il réussit à maintenir un bon niveau de concentration et d’application, le VBC Val-de-Travers est capable de battre bon nombre d’équipes. Pour espérer gagner lors d’une prochaine sortie, il faudra être en mesure de prolonger cet état de concentration et d’application sur un match entier. En gros, Valtra devra épaissir son cuir pour être capable d’encaisser les coups tout en restant dans la peau des plus forts. D’abord dans la tête puis sur le terrain ! Il reste quatre matches pour le faire, avant le début des séries de la peur, au début du mois de mars.
Kevin Vaucher