Vie culturelle
Week-end culturel entre présent et futur
Ce week-end, Destination Val-de-Travers organise la deuxième édition des « Portes ouvertes de la culture ». Désormais répartie sur deux jours, la manifestation s’inscrit dans la continuité du projet touristique estampillé Innotour de l’association, et aussi marque, cette année, le passage de témoin à la tête de son Réseau culture.
Samedi et dimanche, le Val-de-Travers vivra au rythme de sa culture et de son patrimoine, avec une deuxième édition des « Portes ouvertes de la culture », cette fois. Comme présenté la semaine précédente, ce sont deux jours au lieu du seul samedi de l’année dernière qui sont proposés au public. Organisé par le réseau culture de Destination Val-de-Travers, l’événement est symbolique du projet touristique Innotour mené par l’association depuis juillet 2020. Pour rappel, c’est à cette date que Destination Val-de-Travers recevait l’aval du Secrétariat d’État à l’économie (SECO) pour son programme encourageant l’innovation, la coopération et la professionnalisation dans le domaine du tourisme et un soutien financier de 400’000 francs. L’association touristique et son concept d’une mise en réseau des différents acteurs du domaine de la région a, grâce à un prolongement d’une année en raison de la pandémie, jusqu’en juin 2024 pour démontrer que son projet est viable.
Responsable du réseau hébergement, un des six réseaux mis en place par l’association, Laure Von Wyss se réjouit de la mise en place de ces portes ouvertes sur un week-end et non pas sur une seule journée comme l’année dernière. « Cela est le bon exemple de la collaboration entre les différents réseaux, culture, hébergement et restauration-terroir », note-t-elle, en espérant que le concept sur deux jours puisse attirer des visiteurs qui resteront la nuit. Un but que confirme la gérante du réseau culture encore pour quelques semaines, Louison Bühlmann, même si elle y voit avant tout une opportunité de présenter l’ensemble des acteurs culturels. « Sur deux jours, il y a moins de collisions entre les horaires qu’en 2021, où tout était concentré sur une unique journée », relève l’ancienne conservatrice du Musée régional du Val-de-Travers (MRVT).
La richesse de sa région avant tout
Même si le projet Innotour de Destination Val-de-Travers reçoit un soutien du SECO et qu’il a une finalité économique aussi extérieure à la région, Laure Von Wyss tient à souligner que les événements proposés s’adressent aussi, et même avant tout, aux habitants du Vallon. « Ils sont aussi dédiés à la population locale, celle-ci doit connaître sa richesse culturelle », précise-t-elle, avec conviction. « Notre population est l’ambassadrice de sa culture ! ». La responsable du réseau hébergement espère, comme Louison Bühlmann, que la quinzaine de propositions, la plupart sans inscriptions et gratuites ou « au chapeau », saura attirer autant les curieux de l’extérieur que les habitants du Val-de-Travers.
Spécificité du projet de Destination Val-de-Travers estampillé Innotour, le fait qu’il soit mis en place et géré par les acteurs touristiques et culturels eux-mêmes. « En 2020, notre dossier a été jugé ‹ exemplaire › par le SECO et qu’il émane de la base, a été largement souligné », détaille Laure Von Wyss. « A ma connaissance, c’est le seul en Suisse à avoir une telle structure ». Pour la responsable, la particularité vient certainement de « l’ADN du Val-de-Travers » où chacun convient de mettre les forces en commun et de travailler ensemble. « Il y a un esprit de corps pour aller plus loin ensemble et pour plus de compétitivité », relève-t-elle, en pensant que le projet porté par l’association peut être un modèle du genre. Et même à partir de 2025 devenir un projet « d’envergure » qui vit « par soi-même ».
Nouvelle double casquette
Cette deuxième édition des « Portes ouvertes de la culture du Val-de-Travers » est aussi la dernière pour Louison Bühlmann. Depuis une année, l’ancienne conservatrice du MRVT conciliait un nouveau poste en Valais et celui de responsable du réseau culture de Destination Val-de-Travers. « Depuis la période du Covid, les options pour travailler à distance existent et cela s’est très bien passé », analyse-t-elle, en soulignant que le réseau était déjà bien constitué et « bien huilé ».
Celle qui œuvre désormais en Valais note que le passage de témoin avec sa successeure, à la fois au MRVT et la tête du réseau culture, s’est parfaitement déroulé. « Sandrine Girardier a eu tout de suite une vision d’ensemble et fut motivée par les choses déjà mises en place », explique Louison Bühlmann, en précisant que désormais celle-ci doit agir « à sa manière ». Toutefois, l’ancienne conservatrice du MRVT avoue, avec ces journées « Portes ouvertes », laisser un « bel héritage ».
Un héritage que reprendra Sandrine Girardier en endossant, elle aussi, les deux fonctions, celle de conservatrice du MRVT, depuis cette année et de responsable du réseau culture, à partir de 2023.
« Ma volonté est de travailler dans la continuité, avec un rôle focal pour le MRVT ».
« Et c’est une bonne idée d’avoir cette double casquette ». Même si les deux fonctions ne sont pas corrélées, Laure Von Wyss juge appréciable que Sandrine Girardier ait accepté de reprendre la gestion du réseau culture, et ce pour plus de coordination. La nouvelle conservatrice du MRVT abonde en ce sens et rend hommage au travail de sa prédécesseure, avec qui elle a collaboré activement pour ce week-end. « Louison Bühlmann s’est impliquée durant plusieurs années et ses connaissances étaient essentielles », complimente Sandrine Girardier, à qui l’événement a immédiatement fait sens. « Créer une activité culturelle spécifique au Vallon, la formule est bonne », estime-t-elle, en ajoutant que souvent les gens ne connaissent pas les musées et les lieux culturels autour de chez eux. Progressivement, Sandrine Girardier devrait apporter sa touche au réseau culture, mais les bases sont désormais solidement établies.
Gabriel Risold