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L’art de s’y méprendre
L’humain me fascine. Tout le monde se prétend différent alors que 99% des gens sont pareils. L’uniformité est telle qu’elle est devenue invisible pour beaucoup. Oui, pour ceux-là même qui se prétendent différents. Ça ne manque pas d’ironie. Récemment, une personne m’a montré un sketch d’un comique. Je n’ai pas ri.
« Ce comique ne te fait pas rire ? » Aucun comique ne me fait rire. « Même Gad Elmaleh ? » Oh que oui, même Gad Elmaleh. « Ta vie doit être bien triste alors. » Échange terminé ! C’est justement parce que ma vie est tout sauf triste que je n’ai pas besoin de comique pour rire.
Rire potentiellement de tout, avec tout le monde et à toute heure est devenu dans son esprit « avoir une vie triste ». À l’inverse, prévoir un créneau horaire entre 20 h et 22 h pour rigoler sur commande est associé à « avoir une vie heureuse ». L’art de s’y méprendre !
Être dans la triste conformité et être persuadé d’être différent, voilà pourquoi l’humain me fascine. Consommer du « comique industriel », parfois copié de l’étranger, et traiter celui qui n’en absorbe pas de rabat-joie, voilà une belle cocasserie. Du coup, j’ai bien rigolé, merci pour ce moment ! Dis-moi, c’est quand que tu montes sur scène avec Gad ?
Le Lynx
