École Jean-Jacques Rousseau
Latitude 21 : les 11e années ont plébiscité un projet au Sénégal
Dans le cadre du projet Latitude 21, les élèves de 11e année de l’École Jean-Jacques Rousseau ont écouté, la semaine dernière, les présentations de deux projets de développement durable et ont voté pour attribuer la subvention communale à l’un des deux. Cette année, c’est un projet du Centre écologique Albert Schweizer au Sénégal qui a récolté le plus de voix.
Jeudi dernier, les élèves de dernière année du Cercle scolaire du Val-de-Travers ont eu un choix citoyen à faire au collège de Longereuse. Comme chaque année, dans le cadre de leur cours de Monde contemporain et citoyenneté (MCC), ceux-ci participaient à la journée Latitude 21, la fédération neuchâteloise de coopération au développement, et devaient trancher pour attribuer la subvention communale, de 18’000 francs cette année, à un des deux projets de développement durable qui leur étaient présentés durant la matinée, avant de voter. Et comme l’a expliqué le directeur de l’École Jean-Jacques Rousseau (EJJR), David Hamel, le vote blanc est possible, comme le vote par « correspondance » en remettant son enveloppe au secrétariat.
« Vous n’avez pas de pression, les deux projets vivront sans votre décision, mais vous devez choisir lequel recevra cet argent », a expliqué en préambule le directeur de l’EJJR. Présent pour cette introduction, le conseiller communal de Val-de-Travers, Eric Sivignon, a fait le parallèle auprès des élèves entre leur vote et celui du Conseil général du lundi 17 novembre dernier pour la rénovation de la piscine des Combes. « Les conseillers ont fait un choix : 8 millions pour rénover la piscine. Là, à vous de faire un vrai choix pour l’un ou l’autre projet », a déclaré l’édile, avant d’inviter les élèves à « sentir le pouvoir de décider ». « Utilisez cette voix que l’on vous donne », a encore argué David Hamel.
Projet Sénégal, Pprojet Kenya ?
Cette année, les deux projets choisis par le Cercle scolaire concernaient un projet de revitalisation environnementale et économique du Centre écologique Albert Schweizer (CEAS) au Sénégal et celui d’Action de Carême (AC), visant le développement d’une agroécologie dans une région aride du Kenya.
L’action du CEAS a pour objectif d’aider à la replantation de mangrove dans la région côtière de Basse-Casamance, afin de la préserver de l’érosion liée à la hausse du niveau de la mer, et aussi d’initier les habitants à des pratiques de pêche et de récoltes d’huîtres plus durables. Des pratiques qui ont conduit à la diminution de cette barrière végétale contre les eaux par le passé.
Le projet d’AC a pour mission d’améliorer l’alimentation des populations des comtés de Makueni et Machakos au sud-est du Kenya, une région particulièrement touchée par le réchauffement climatique, en offrant des solutions et un enseignement à l’agroécologie, soit permettre une agriculture résiliente des sécheresses plus fréquentes, sans l’usage de pesticides et favorisant la multiculture, à l’inverse de la monoculture prônée par le gouvernement.
Des questions justes
Après les présentations, les élèves ont pu interroger les membres du CEAS et d’AC afin de faire leur choix, et les questions, pour certaines préparées en cours, n’étaient pas aisées. « Êtes-vous déjà allé sur place ? », « Quelle est la durée du projet ? », « Comment avez-vous choisi les bénéficiaires ? », « Est-ce que cela touche aussi les femmes ? », « Pourquoi apporter de l’aide là-bas et pas ici ? ». Voilà un éventail des interrogations soumises à la présentatrice du CEAS et au présentateur de l’AC. « Ils ont eu des questions très pertinentes, différentes des présentations habituelles », a remarqué Léa Desprez, assistante chargée de programme pour le CEAS. Son homologue pour l’AC, Leon Jander, fait le même constat en soulignant la précision de celles-ci.
Tous deux expliquent avoir un peu adapté leurs présentations pour un plus jeune public que celui qu’ils rencontrent dans les récoltes de fonds, mais apprécient le mode mis en place par l’école. « Ce système de vote pour nous départager, c’est cool », avoue Leon Jander. Justement, après le dépouillement des 109 bulletins imprimés, David Hamel a pu annoncer 90 votants, 45 filles et 45 garçons, soit un taux de participation de 82.5%. Quant au résultat, il fut assez clair.
Le projet du CEAS au Sénégal a récolté 56 votes, soit 62.22%, et celui de l’AC au Kenya, 32 votes, soit 37.78%. Au-delà de la subvention qui parviendra au CEAS pour son action, il est surtout à espérer que cette journée de votation scolaire inspire cette volée de 11e année à voter, de manière officielle cette fois, dès sa majorité.
Gabriel Risold





