Le Lynx
Le médecin, un « paria-sauveur » malgré lui !
Le fait d’aller chez son médecin déclenche une foultitude de paradoxes. D’abord, je ne veux pas y aller – ça finira par passer – puis je prie pour qu’il ait une place dans les 48 heures. Le simple fait d’avoir rendez-vous me fait aller mieux. Mais dans le même temps, je me fais plein de scénarios sur la gravité de ce qui perturbe temporairement ma santé.
Une fois sur place, celui que je voulais absolument éviter devient finalement celui qui peut me sauver. Dans la salle d’attente, le temps devient « vide » : je ne peux rien faire d’autre que d’être ici. Et pourtant, j’aimerais tellement être ailleurs. Puisque je m’ennuie, je scrute les autres têtes. Celle-là n’a pas l’air tant mal, encore une petite nature ! À l’inverse, celle-ci traîne sa douleur comme on traîne un sac de 50 kilos ! À tout moment elle peut rendre l’âme…
Maintenant, à moi de faire bonne figure… dans mon statut de « malade » afin qu’il me catégorise au mieux dans la grande famille des pathologies. Deux-trois palpations, un coup de stéthoscope et hop l’ordonnance magique est délivrée. Le médecin conforte ainsi son aura de sauveur… durant une semaine et la réception de la facture : ah celui-là, quel paria ! Jamais plus je n’irai le voir !