6700 kilomètres de souvenirs
Depuis plusieurs mois, nous vous faisons suivre l’aventure de Gaëtan Pétremand et de Joël Petitpierre. De l’idée de leur défi, à sa concrétisation, en passant par les préparatifs, nous avons vécu leur rallye humanitaire et solidaire à leurs côtés. Sur nos réseaux sociaux et dans le Courrier, chacun de nos reportages a suscité votre enthousiasme. Après un périple de 6700 kilomètres, trois pays traversés à deux reprises, une étape gagnée et une magnifique huitième place finale, les deux amis sont de retour au Vallon. Coup d’œil sur leur carnet de route. Avant de repartir en 2025, peut-être bien…
« Pour le moment, on va récupérer et refaire une beauté à la voiture avant de la rendre à son propriétaire. On ne pense pas à la prochaine aventure ou à repartir », tâtonne Joël. « Quoiqu’on s’est déjà envoyé des images de voitures hier soir par WhatsApp », corrige Gaëtan. « Peut-être bien qu’on va refaire le Bab el Raid mais pas avant 2025 », finissent-ils par s’accorder. Voilà, en un échange, la démonstration du fonctionnement complémentaire et fonceur qui a permis aux deux amis de vivre une expérience gagnante et mémorable à tous points de vue.
Une remontée qui donne des ailes
Sportivement, le fromager et le ferblantier sont allés au-delà de leur espérance initiale. « Nous étions surtout partis sur ce rallye humanitaire pour la découverte, les paysages et les rencontres. » Sans avoir même un petit objectif de classement au fond de la tête ? « Bon ok. Officieusement, on voulait essayer d’entrer dans le top 10. » Les deux hommes ont commencé tout en douceur avant de rapidement faire partie des trente meilleurs et d’entamer une remontée constante : 22e, 15e, 10e puis finalement… huitièmes. Objectif atteint !
4 heures de course chaque jour
« Quand on s’est aperçus qu’on était dixièmes, on s’est posé la question de savoir si on se calmait un peu ou pas. Pis non ! On s’était trop pris au jeu », confient-ils. D’autant plus que leur Peugeot Partner bleue a diablement bien tenu la route. « Autant elle nous a fait quelques misères avant de partir mais on a eu aucun ennui mécanique durant les douze jours de course. Pas même un pneu crevé. » Finalement, l’équipage vallonnier se sera plus souvent arrêté pour venir en aide à d’autres concurrents que pour régler un problème sur son propre véhicule. Sans ennuis mécaniques, chaque étape faisait 4 heures, en moyenne. Et les concurrents avaient chaque jour des défis à réaliser.
Le lancer de babouche, c’est pas leur truc
Lancer de babouche, golf, jeu de mémoire et plus encore. « On n’a pas été très bons sur les défis, ce qui nous a pénalisés au niveau du classement. Sans cette partie défis, on aurait terminé la course dans les cinq premiers. » C’est que le duo traçait drôlement bien sa route. Il devait franchir des check-points dans une certaine limite de temps, faute de quoi, il recevait des pénalités. « On a toujours été dans les temps. Sauf une fois où on s’est arrêtés pendant un long moment pour aider une autre équipe. » Même sans être en retard, les journées sont longues sur le Bab el Raid.
Réveil à 5 h 30, briefing à 6 h 30
Les jours de spéciales, le réveil sonnait à 5 h 30. Ils avaient un briefing une heure plus tard puis ils se lançaient dans l’analyse du « road-book ». Le départ était finalement donné à 7 h 15. Les nuits étaient généralement courtes, surtout lorsque la pluie se mettait à tomber. « On a vécu une très mauvaise nuit où il pleuvait tout ce qui pouvait. On comptait chaque quart d’heure avant que le soleil se lève enfin et qu’on puisse se préparer au départ. C’était affreux ce jour-là. » Pas plus de réussite au niveau de la nourriture locale. « On n’avait jamais le temps pour s’arrêter vraiment donc on achetait ce qu’on trouvait dans les stations-service du coin. »
Péripéties multiples dès la douane marocaine
Les repas se résumaient souvent à une boîte de thon, des tartines ou à quelques biscuits. « La boîte à biscuits de Joël nous a été particulièrement utile finalement. C’est la bonne surprise du voyage », rigolent ceux qui ont terminé en beauté, remportant la dernière étape de la « course aux souvenirs ». Les souvenirs justement, en voici quelques-uns en vrac : 3 heures d’attente à la douane marocaine avec voiture passée au laser et fouillée par des chiens policiers. Chèvres traversant les autoroutes marocaines et camions circulant de nuit sans phares. Et ils en passent….
80 kilos de dons et 800 palmiers plantés
Finalement, l’équipage vallonnier a été l’un des plus généreux au niveau des dons humanitaires distribués sur place. Environ 80 kilos ont été apportés au Maroc. Les deux Vallonniers ont également passé une journée à planter des palmiers sur des terres agricoles locales. Plus de 800 palmiers ont ainsi été plantés cette année. Après s’être acquittés de leur empreinte carbone et avoir esquissé quelques pas de danse à la soirée de clôture à Marrakech, ils ont entrepris le chemin inverse. Et ce, dès le soir même de la soirée de clôture, arrivant au Val-de-Travers, samedi, épuisés, après 6700 kilomètres qu’ils ne sont pas près d’oublier. à bientôt pour de futurs souvenirs…
Kevin Vaucher