Volta à Fleurier
Un paysage médical en mutation !
Alors que les départs à la retraite et les déménagements de médecins-généralistes se multiplient, le groupe Volta installe une permanence à Fleurier. Traitement des urgences, cabinets de consultations de généralistes et de spécialistes sont désormais offerts à la population du Val-de-Travers, à la rue de la Gare. Satisfaction chez les uns, interrogations et inquiétudes chez quelques autres !
Orthopédistes, dermatologues, chirurgiens, neurologues, accompagnés du généraliste fleurisan Jean-Pierre Caretti constituent la nouvelle structure « permanence médico-chirurgicale » venant élargir l’offre médicale du Val-de-Travers. Neuf cabinets de consultations et quatre « boxes » d’urgence pour être précis, dans l’attente de l’arrivée de deux généralistes ! La permanence autorisera des consultations sans rendez-vous et les urgences sont ouvertes 7 jours sur 7 !
Saine concurrence ?
Pascal Locatelli, directeur d’exploitation de la permanence Volta, s’exprime ainsi : « Très concrètement, Jean-Pierre Caretti s’est approché de nous afin d’assurer la relève et d’exprimer son désir de quitter ses locaux actuels ! C’est pourquoi nous avons choisi d’investir plus de 2 millions de francs à Fleurier, avec pour objectif de créer une structure très moderne et de favoriser une saine concurrence avec RHNe à Couvet, répondant ainsi au vœu de l’Office fédéral de la santé publique, selon lequel des partenariats publics-privés seront à même de faire baisser les coûts ! ». Le directeur ajoute encore en toute transparence : « Si nous parvenons à faire en sorte que les gens du Val-de-Travers ne montent plus à Sainte-Croix, en développant de vrais partenariats avec les médecins en place, avec la Villa Florius et les EMS du Vallon, nous serons très heureux ! ». Nul doute que Michel et Monique Parmigiani entendront ce propos d’une oreille attentive, eux qui déploient toute leur énergie à l’occupation optimale du cabinet de groupe installé à l’étage supérieur de la Villa Florius et initié grâce à la collaboration des autorités communales d’alors.
Un seul regret
Et Pascal Locatelli de conclure ainsi : « Un seul regret, celui de n’être pas parvenu, à cause de la pandémie, à communiquer mieux afin de permettre au public d’être davantage associé à cette ouverture ! Mais les autorités communales ont été contactées dès le début des travaux et son représentant, Benoît Simon-Vermot, s’est montré enchanté de l’arrivée de notre groupe ! ». La parole dès lors au conseiller communal en charge de la santé, Benoît Simon-Vermot : « Les autorités assistent à ces départs et arrivées en spectatrices ! C’est par la presse que nous apprenons les départs en retraite et les arrivées nouvelles. Nous n’avons qu’une vue très parcellaire de la situation, le milieu médical demeurant un monde relativement clos. Une situation constatée à notre corps défendant car nous pensons réellement que nous pourrions davantage faire les bons offices ! ».
Et des interrogations !
Au sein du Réseau hospitalier neuchâtelois – RHNe –, par le biais de son chargé de communication Pierre-E. Buss, on s’interroge : « Pour nous, en l’état, c’est un point d’interrogation car cette policlinique représente, pour notre site de Couvet, une concurrence plus frontale ! Il s’agira d’observer quelle est la stratégie déployée par les responsables en place ! Il nous semblait qu’il s’agissait de diminuer les acteurs afin de diminuer les coûts, dès lors cela ne paraît pas aller dans le bon sens ! Mais attendons… ».
Commentaire
à l’évidence, à la lumière de tout ce que l’on entend, il manque un véritable pilote dans cet avion… à condition que l’on se parle car, on le vérifie dans d’autres secteurs, il ne suffit plus guère de réunir les acteurs autour d’une table, il s’agit de déterminer les périmètres d’actions de chacun. Lorsque le cabinet d’un généraliste n’est pas repris, c’est toute une patientèle qui se retrouve orpheline. Lorsqu’un cabinet de groupe se constitue et que les pratiques demeurent celles du « chacun pour soi », c’est la survie du cabinet qui est en question, au détriment des patients, une fois encore. Le site de Couvet du RHNe, cette porte d’entrée vallonnière au Réseau hospitalier neuchâtelois, est indispensable. Elle est le fruit de rudes tractations, voire de combats successifs, depuis la fermeture conjointe du bloc opératoire et de la maternité, menés par les autorités communales. Cela malgré tout ce que veulent bien penser certains esprits chagrins. Dès lors, pourquoi ces mêmes autorités ne reprendraient-elles pas la main, ne serait-ce que pour coordonner les actions de tous ces acteurs, lesquels, à les entendre, aspirent tous à une bonne entente, au service de la population vallonnière.