Un baromètre pour évaluer la forme physique des élèves
Manger mieux et bouger plus est une rengaine bien connue. Pour ce qui est du sport, l’école souhaite renforcer son rôle d’accompagnatrice en instaurant un nouvel indicateur : le baromètre annuel des sauts à la corde. L’idée consiste à faire réaliser chaque année un maximum de sauts à la corde aux élèves neuchâtelois de la 3e à la 11e année. Pour apporter une plus-value pédagogique au projet, les meilleures athlètes du canton rendent visite à certaines classes. La triathlète Joanna Ryter était à Fleurier il y a quelques jours de cela.
Les plus vifs d’esprit s’en souviennent peut-être. L’association « élèves neuchâtelois en mouvement » avait organisé une tentative de record du monde de sauts à la corde dans les écoles neuchâteloises en 2022. Si le record n’était pas tombé, malgré 1.8 million de rebonds, cela a laissé des traces et des idées dans les têtes de l’association. Cette fois, c’est à travers un baromètre annuel qu’elle entend mettre en mouvement les jeunes du canton. Le service cantonal des sports en a profité pour s’associer à la démarche.
Les joueurs du HCC jouent le jeu
« Cette belle initiative mérite d’être soutenue et nous remercions les athlètes neuchâtelois qui ont accepté de s’y associer », déroule le chef de service Sébastien Rytz. En effet, des sportifs et sportives comme Manon Richard, Marianne Fatton ou encore des joueurs du HCC ont accepté de se rendre dans les écoles pour participer à cette opération aux côtés des élèves. La triathlète Joanna Ryter a ouvert les feux le 22 mars avec deux classes de Fleurier. « L’idée est qu’ils partagent un moment autour du sport tous ensemble puis qu’un échange se fasse en fin de séance. Qui sait, peut-être que cela suscitera des vocations ? » Peut-être, oui ! Même si les préoccupations de certains élèves étaient beaucoup plus terre à terre le moment des questions venu.
« Êtes-vous mariée ? »
« êtes-vous mariée ? », a tenté un courageux intrépide. « Pourquoi, tu es intéressé ? », a temporisé le professeur Grégoire Fatton avant que Joanna Ryter ne lâche sa réponse tout en rigolant : « Non, je ne suis pas mariée. » Il faut dire que la jeune femme de bientôt 30 ans a déjà un emploi du temps passablement rempli sans devoir encore placer son cœur dans les mains de quelqu’un. « Je n’ai même plus le temps d’avoir des hobbys car je m’entraîne 30 heures par semaine. Le reste du temps est composé de récupération et de recherche de sponsors. » La triathlète a disputé son premier semi-ironman à 22 ans (2016) et elle est devenue professionnelle trois ans plus tard. Depuis 2021, elle se consacre à 100% à son sport. Comment a-t-elle décidé un jour de se lancer dans l’une des disciplines les plus exigeantes du monde ?
Une envie de tout plaquer
« Je ne l’ai pas du tout choisi. Cela s’est fait par la force des choses. J’ai commencé à faire du VTT comme mon papa. Puis je me suis dit que j’allais faire de la course comme ma maman. Puis, l’idée m’est venue de faire du duathlon mais il y en a pas beaucoup dans la région alors je me suis inscrite au triathlon du championnat jurassien. J’ai commencé sans savoir vraiment nager. J’ai réellement pratiqué ce sport à partir de mes 20 ans seulement. » Et vous n’avez jamais pensé à abandonner, demande une jeune élève ? « Oui, pas plus tard qu’en fin d’année dernière. J’avais réalisé une grosse année de travail mais je n’ai pas obtenu les résultats que je voulais. Cette envie d’abandonner n’a duré qu’une journée. Je pense qu’il ne faut jamais abandonner dans la difficulté. Pareil pour vous, il ne faut pas baisser les bras si vous avez une mauvaise note, persévérez toujours… » Au vu du nombre d’élèves qui sont allés chasser sa dédicace en fin de rencontre, pas besoin de baromètre pour affirmer que la cote de popularité de la Neuchâteloise est au beau fixe !
Kevin Vaucher