Sœur Noëlle
Réponse à la lettre ouverte de Sœur Noëlle parue dans le Courrier du Val-de-Travers hebdo du 30 mars dernier.
Ma Sœur,
Je compatis à votre mésaventure : il est manifeste que notre société actuelle n’a plus grande considération pour ses humains fragilisés. Ma mère avait été expédiée de la même manière en 2015 ou 2016… il est vrai que c’était en journée, ce qui change un peu la donne, mais pas le principe : Fr. 130.- de taxi ! Ma mère était à l’AVS et touchait une rente mensuelle complémentaire qui atteignait péniblement la moitié de la dépense imprévue citée plus haut… Et, bien que l’hôpital l’ait « réparée », elle n’aurait pas pu faire face au parcours du combattant trolley – changement – re trolley – train de Neuchâtel-ville à Buttes-campagne. Nous n’avons jamais autant regretté la fermeture de l’hôpital de Couvet !
Si vous transmettez une quittance prouvant ladite dépense à votre caisse d’assurance maladie, celle-ci vous la retournera en vous disant que, vu les coûts importants de la santé, chacun doit faire un effort (notez que ce sont toujours les mêmes à qui on demande des efforts…). Il va de soi que l’on ne vous remboursera rien du tout.
Les acteurs de la santé forment ce que je nomme une mafia légalisée, avec l’appui protecteur de nos chères (comprenez : coûteuses) autorités, tant fédérales que cantonales. Il y a 27 ans que cela dure : on ne change pas une équipe qui perd !
Bien sûr, si vous êtes dirigeant financier, vous aurez droit, immédiatement et sans la moindre hésitation, à une perfusion valant plus de cent milliards de nos francs (il n’y a guère que nos francs qui le soient…). Il y a ainsi, parfois, des guérisons miraculeuses… au sens pécunier du terme ! On vous a refusé la décente hospitalité de quelques heures ?
C’est de votre faute : il ne fallait pas tomber malade… Au fait, combien paie-t-on, par année, pour l’inaction politique de nos élus, tous bords confondus, en matière sanitaire en général, et hospitalière en particulier ? Je parie qu’en économisant leurs salaires cumulés, il n’y aurait plus jamais d’expulsion nocturne de quelqu’hôpital que ce soit !
Plus les années passent, plus je trouve mon pays changé, et pas en bien : il y a tant de décadence dans l’air…
Sylvain Moser, Les Verrières