Histoire et patrimoine
Second volet consacré à l’histoire horlogère du Vallon
Mardi au Musée des Mascarons, était présenté aux médias le deuxième tome de la Nouvelle Revue neuchâteloise consacré à l’histoire horlogère du Val-de-Travers. Après le premier sorti en 2017, ce second volet s’intéresse au développement industriel de l’horlogerie dans la région à l’époque moderne.
Le second tome de la Nouvelle Revue neuchâteloise (NRN), consacré à lʼhistoire de lʼhorlogerie au Val-de-Travers, était présenté, mardi, au Musée des Mascarons. Alors que le premier volet se penchait sur lʼémergence de lʼhorlogerie dans la région au 18e siècle et sa spécialisation au début du siècle suivant dans la production de montres pour le marché chinois, ce deuxième opus aborde son essor industriel au Val-de-Travers à lʼépoque moderne et même contemporaine en sʼintéressant à son patrimoine bâti et aux différents acteurs de cette dynamique. à lʼinstar du numéro paru en 2017, ce tome réunit à nouveau des textes de Louison Bühlmann, Benoît Conrath et Laurence Vaucher, auxquels sʼajoutent les travaux de Pierre-Yves Troutot et de Marylise Saillard.
Sociologue, Pierre-Yves Troutot a étudié la mutation sociétale du Val-de-Travers au cours du 19e siècle en parallèle au développement de lʼhorlogerie, tandis que lʼarticle de la future ex-conservatrice du Musée régional, Louison Bühlmann, traite de lʼévolution de lʼhorlogerie de « lʼatelier artisanal à la manufacture industrielle ». Les travaux de Benoît Conrath, horloger, et Laurence Vaucher, muséologue, se penchent eux sur les traces physiques et le patrimoine bâti laissés par lʼindustrie horlogère au Val-de-Travers. Enfin, le texte de Marylise Saillard, journaliste, sʼarrête quant à lui sur la continuation de la tradition horlogère du Val-de-Travers notamment au sein des entreprises du 21e siècle et évoque le tournant vers le haut de gamme et le luxe.
Une histoire oubliée
La publication de ce deuxième opus, qui aurait dû faire quʼun avec sa première partie, suit la thématique instaurée en 2016 du Musée régional du Val-de-Travers, soit observer lʼévolution de la région sous lʼangle du développement de lʼhorlogerie.
Cette histoire horlogère du Val-de-Travers, en raison de lʼabsinthe, de Dubied, lʼAreuse, est passée à la trappe,
expose Laurence Vaucher, ancienne conservatrice du musée et coordinatrice de la publication, en soulignant que justement lʼhistoire horlogère du Vallon a des spécificités que lʼhistoire doit mettre en exergue. Benoît Conrath abonde en ce sens.
Lʼhorlogerie a façonné la région, notamment au travers des bâtiments,
explique-t-il, en citant en exemple dʼanciens ateliers devenus résidences. La comparaison de photographies avant/après offre une preuve flagrante de la présence de lʼhorlogerie et dʼun choc « spatio-temporel ».
Plus quʼimprimer le paysage bâti des villages du Vallon, lʼhorlogerie a aussi influencé la société du Val-de-Travers. Élément mis en lumière par lʼarticle de Pierre-Yves Troutot qui sʼest intéressé au destin, presque glorieux, de la famille Guillaume. Lʼun dʼeux, James Guillaume, se fera même le chantre dʼun certain socialisme proche de Bakounine.
Les horlogers de notre région sont un peu des petits bourgeois du monde ouvrier,
explique le sociologue, qui a essayé de révéler la mutation sur soixante ans du Val-de-Travers, liée au développement de lʼhorlogerie et à son rayonnement. Un rayonnement et une tradition qui sont repris par les grandes marques dʼaujourdʼhui, comme le montre le texte final de Marylise Saillard, en guise de conclusion.
Le second volet de la NRN vient parfaitement compléter le premier et explore divers champs de lʼhistoire horlogère de la région. Cela en ouvrant peut-être un nouveau champ dʼanalyse : les spécificités de lʼessor horloger selon les territoires. Lʼopus est assurément à lire et accessible à chacun. De plus, des exemplaires du premier tome sont encore disponibles. De quoi se plonger ou se replonger dans lʼhistoire de lʼhorlogerie au Val-de-Travers, des débuts à aujourdʼhui.
Gabriel Risold