Portrait
Le guitariste qui fait « rocker » la salle des Mascarons
Guitariste établi à Paris depuis près de 10 ans, le Covasson Quentin Seewer est en charge de la direction musicale du spectacle « Une histoire du rock », actuellement au théâtre des Mascarons de Môtiers. Portrait.
« Nul n’est prophète en son pays », or l’adage ne semble pas devoir s’appliquer à Quentin Seewer. Natif de Couvet, le Vallonnier de 32 ans poursuit sa carrière de guitariste depuis bientôt dix ans à Paris. Ces jours, il est de retour au Val-de-Travers pour participer aux représentations du dernier spectacle des Mascarons, « Une histoire du rock », qui rencontre déjà un très joli succès (lire encadré). « Cela fait pas mal d’allers-retours, mais avec le TGV, cela va assez vite », reconnaît le guitariste qui vit dans le 14e arrondissement de la capitale française.
Ces trajets réguliers, le guitariste devait s’y attendre lorsqu’il s’est lancé, il y a un peu plus d’une année, dans le projet du Groupe théâtral des Mascarons comme responsable de la direction musicale et des arrangements des différents morceaux du spectacle. « J’ai reçu un appel de Jérôme Jeannin pour me parler de son idée. J’ai accepté direct », sourit Quentin Seewer. L’important dans ce travail d’arrangement a été, selon le musicien, d’arranger au mieux les voix
et de faire des choix avec certains raccourcis dans les morceaux. « Il fallait garder l’essentiel du morceau sans en enlever le sens », explique-t-il, en soulignant avoir une certaine habitude dans ce processus.
Musicien « discret »
En effet, le musicien a désormais un statut établi à Paris et dans le milieu musical. « La musique fonctionne en réseaux et maintenant beaucoup avec les réseaux sociaux », avoue Quentin Seewer, en expliquant que pour lui les projets « s’enchaînent » dernièrement.
Il peut citer notamment avoir joué sur le plateau de l’émission Taratata sur France 2 en accompagnant le chanteur Benson Boone ou collaboré avec la chanteuse de dancehall Bamby. « Je suis principalement un musicien de session ou de tournée », reconnaît-il, en avouant apprécier le rôle discret d’accompagner les artistes.
Néanmoins, il admet aussi parfois travailler plus étroitement avec d’autres musiciens et coécrire certains morceaux. En ce moment il collabore avec l’Anglais Luke Bayne sur un projet country-rock. « J’aime faire les arrangements justes, trouver les bons sons », détaille Quentin Seewer, avec une évidente passion. Une passion pour la musique qui est née chez lui durant sa jeunesse. « J’ai toujours été attiré par la gestuelle des guitaristes et la scène », explique-t-il.
« Pourtant, personne ne jouait d’un instrument dans ma famille.» Toutefois, le Covasson se rappelle tout de même en rigolant « d’un cousin qui jouait de la basse dans un groupe ».
« La boucle est bouclée »
Ainsi, passionné à l’époque par Bryan Adams, Angus Young d’AC/DC ou Jimmy Paige de Led Zeppelin, Quentin Seewer suit des cours de guitare classique au conservatoire de Fleurier. Puis, après un diplôme au CPLN, « pour ne pas tout miser sur la musique », sourit-il, il se forme dans une école de jazz à Berne avant de partir en 2016 pour une autre école de jazz à Paris.
Une ville qu’il n’a plus quittée depuis. « C’est une ville cosmopolite avec une intense vie culturelle où il y a beaucoup d’opportunités comme musicien, il faut juste avoir les bons contacts », détaille-t-il. De retour au Vallon, le guitariste se réjouit de jouer pour « Une histoire du rock ». « Surtout que mon premier concert était aux Mascarons, il y a seize ans. La boucle est bouclée », ajoute Quentin Seewer. Du spectacle, il reconnaît quelques coups de cœur, comme Smell like teen spirit de Nirvana ou Bohemian rhapsody de Queen. « Des morceaux qui donnent des frissons lorsqu’ils sont interprétés par quinze chanteurs », relève-t-il, avouant avoir aussi découvert des éléments de l’histoire du rock grâce au spectacle. Selon lui, le rock renaît « comme le phénix de ses cendres » et a influencé tant d’autres genres. « Et en concert cela reste la musique qui procure le plus d’émotions », conclut Quentin Seewer. Alors pour les émotions, rendez-vous aux Mascarons.
Gabriel Risold





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