Cinéma Colisée de Couvet
Lueur d’espoir pour la salle obscure
Les dernières annonces du Conseil fédéral laissent entrevoir la possibilité d’une réouverture des lieux culturels, et notamment des cinémas. Prise de température auprès du cinéma Colisée de Couvet avec son responsable, Bertrand Stoller.
Vendredi 12 mars, les autorités fédérales annonçaient la possibilité d’une réouverture des cinémas dès lundi prochain sous réserve de l’état de la situation sanitaire. Si cette réouverture se matérialise, « se faire une toile » se fera avec les concepts de protections sanitaires et avec une limitation à cinquante personnes par séance. Ainsi, Bertrand Stoller a accueilli ces annonces avec un sentiment « sucré-amer ».
Je suis content de cette volonté de rouvrir, mais je reste conscient que le contexte actuel est incertain,
explique-t-il. Désormais, le responsable du cinéma Colisée attend avec une certaine impatience la confirmation de ces mesures fédérales.
Des concepts qui fonctionnent
Cette possible ouverture s’accompagnera évidemment de la mise en place d’un concept de protection. Des mesures qui ont déjà été à l’œuvre l’année dernière.
Ces concepts marchent bien et les gens les respectent sans réticences,
avoue le gérant du Colisée.
À sa connaissance, aucune personne n’a été contaminée à la suite d’une séance et d’après ses contacts avec ses confrères dans le canton, cela est également le cas. C’est pourquoi il a été surpris de la nécessité de la fermeture des cinémas pour lutter contre la propagation du virus. Désinfection, masque, distance entre les clients, traçage, tout avait été entrepris pour la bonne marche des salles obscures. Toutefois, Bertrand Stoller admet un bémol : le « tracking » des clients pour lequel le cinéma usait de la même application que les restaurants du canton.
Nous avons une clientèle très diversifiée. À la fois des personnes très connectées pour qui cela ne présentait aucun problème de s’enregistrer et d’autres moins adeptes du numérique qui ne pouvaient avoir l’application »,
relève Bertrand Stoller.
Une des mesures de cette éventuelle réouverture sera une limitation du nombre de spectateurs à 50 personnes. Celle-ci aura-t-elle un impact sur le fonctionnement du cinéma ?
Pour tout vous dire, nous avons une moyenne annuelle de 22 personnes par séance
sourit le responsable du cinéma, en ajoutant, presque sur le ton de la boutade, souhaiter 50 spectateurs par séance. Cette jauge de personnes n’impactera donc en rien le travail de l’équipe du Colisée.
Une première séance pour le Ciné-Club
Si l’espoir devait se confirmer, la réouverture coïnciderait avec la séance du Ciné-Club le 24 mars.
Cela serait vraiment super que cette réouverture se fasse avec le Ciné-Club,
confie Bertrand Stoller. Pour la suite, le responsable est plus circonspect. Il explique que le secteur de la distribution est quelque peu en difficulté en raison, évidente, de cette crise et que peu de films actuels sont disponibles. Toutefois, le gérant du Colisée ressent une certaine attente de la part de la clientèle.
À discuter avec nos habitués ou mon entourage, oui, l’envie de retourner en salle est là,
relate-t-il. Cependant, Bertrand Stoller avoue une incertitude : le fort développement de la vidéo à la demande (VoD) qui offre de tout voir en tout temps, l’inverse du grand écran.
Cependant, le responsable du Colisée se veut confiant. Il prévoit une véritable réouverture pour le vendredi 26 mars avec un programme lié à ce que pourront lui proposer les distributeurs.
Ensuite, nous nous attendons à une fin de mars tranquille, avec pour objectif de travailler à une programmation plus précise pour le mois d’avril,
détaille Bertrand Stoller. Ainsi, la véritable reprise pour le Colisée se matérialisera le mois prochain.
Mais dans le cas d’une première séance le 24 mars, quel film sera au programme ?
Pour la séance du Ciné-Club, cela est déjà commandé,
précise le gérant. à l’affiche : « Girl » de Lukas Dhont (2018). Espérons que cette séance puisse se tenir. Les amoureux du grand écran commencent à se lasser des petits.
Gabriel Risold