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Décrue énergétique inélu...
Lettres ouvertes
29 septembre 2022

5G, énergies et société thermo-industrielle – décrue énergétique inéluctable, enjeux et conséquences

Cela n’aura échappé à personne. Les prix des énergies sont dans l’ascenseur, et ce, depuis quelques mois déjà avant le début de la guerre à nos portes, laquelle n’a évidemment pas amélioré la situation.

Le peak-oil production, une donnée fondamentale à accepter

La disponibilité en pétrole sur les marchés est l’une des bases fondamentales permettant à la société thermo-industrielle de fonctionner. La consommation mondiale de pétrole est actuellement d’environ 100 millions de barils par jour. Chaque jour sur notre planète, grosso modo 15.9 milliards de litres de pétrole sont brûlés. Le pétrole prend des millions d’années à se former. C’est une ressource énergétique finie, qu’on appelle fossile. Il est exploité par forage. Au départ, un champ pétrolier ne produit pas grand-chose. Sa production journalière augmente ensuite jusqu’à atteindre un maximum (le peak-oil du champ en question). Puis, le réservoir se vidant petit à petit, la production journalière diminuera jusqu’à ce que le champ pétrolier soit abandonné par manque de rentabilité économique. Il fut un temps où il fallait investir 1 baril pour faire fonctionner toute la maniclette d’extraction et en obtenir 50, ce dans les années 1950. Le Graal ! Actuellement et selon une étude de l’Association pour l’étude des pics pétrolier et gazier (ASPO France) datant de 2021, en moyenne mondiale, il faut investir physiquement 1 baril pour en obtenir 6.5. La réalité concrète est que cela devient chaque jour plus difficile d’extraire du pétrole de manière économiquement rentable à un prix acceptable pour une majorité. Ce qui devrait aussi nous interpeller est que ce retour sur investissement énergétique dans l’extraction du pétrole décroît actuellement de manière exponentielle. En conclusion, plus le temps défile, plus la décrue énergétique se matérialisera rapidement dans nos vies.

Tordons le cou à un énoncé éculé

T’en fais pas, on va bien en retrouver ! Qui n’a jamais entendu cette phrase ? Certes, ce miracle s’est produit jusqu’il y a peu sans trop de soubresauts.

Oublions au plus vite cette assertion admise par tous sans discussion, qui semble faire partie de nos gènes, colportée de génération en génération. Elle est sans doute ressassée pour se rassurer, tout en méconnaissant la réalité de l’industrie pétrolière exploitant cette énergie fossile.

Dans un monde aux ressources finies, T’en fais pas, on va bien en retrouver ! c’est croire au Père Noël ! En retrouver, oui ! En quantité suffisante pour poursuivre sur la lancée actuelle à plus de 100 mio de barils/jour à un prix acceptable pour une majorité : non ! Cette donnée modifiera profondément nos vies.

À futur proche, dans un contexte de rareté grandissante des produits et sous-produits pétroliers et dans un système économique ultra-néo-libéral capitaliste, le prix à la pompe ou à la citerne ne pourra que grimper vers des sommets himalayens plus qu’il ne redescendra jamais.

La 5G dans cet avenir énergétique ?

Dans le contexte énergétique déjà tendu actuellement, qui ne pourra que se corser à l’avenir, développer la 5G en Suisse et permettre à son cortège d’appareils connectés et communicants de défiler dans nos foyers est un pur non-sens, de ce seul point de vue déjà.

E. et S. Cattin, D. Lamy,
collectif citoyen contre la 5G
au Signal

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