Hockey
Les (l)armes d’un combattant
Dans l’arène qu’est la patinoire, Sandy Jeannin fait figure de fier combattant. Depuis qu’il a rangé les armes qui faisaient de lui l’un des meilleurs attaquants du pays, il aiguise de nouveaux atouts en tant qu’entraîneur. Homme fort de la première équipe du CP Fleurier depuis 2016, il prendra du galon dès mai prochain du côté de Fribourg. Un départ qui a fait couler quelques larmes. Il nous raconte !
Un peu comme on pleure un combattant qui part au front, le CP Fleurier et les passionnés de hockey du Vallon pleurent le départ de leur prodige vers d’autres terres.
Les dirigeants du HC Fribourg-Gottéron m’ont proposé de devenir le chef de la formation du club et c’est un poste que je ne pouvais pas refuser,
expose Sandy Jeannin en préambule. Sous contrat jusqu’en 2022 avec les « Chats » de Fleurier, l’ancien attaquant de 44 ans a dû faire un choix qu’il assume.
Entraîner et former c’est mon métier maintenant. C’est pareil dans chaque métier, chacun cherche à évoluer en acceptant de nouveaux défis. C’est ce que j’ai fait, même si ce n’est pas facile car c’est le club de mon cœur.
« J’étais attaché à eux, c’est ça qui fait mal »
Presque désolé de partir, l’homme peut tourner les patins l’esprit léger car il a pleinement rempli le cahier des charges qui lui avait été fixé avec une finale de groupe remportée en 2018 et une finale romande disputée dans la foulée.
J’ai donné tout ce que j’avais à donner durant cinq ans et je suis content du travail effectué. Même si je suis quand même triste que cela se termine sur une saison de deuxième ligue annulée à cause de la crise sanitaire,
pousse celui qui aime que les choses soient bien faites. Qu’il se rassure, tous ceux qu’il a côtoyés gardent une excellente image de lui malgré cette fin un peu spéciale.
J’ai reçu énormément de messages de félicitations et d’encouragements ces derniers jours.
L’ancien international avoue d’ailleurs avoir craqué :
J’ai beaucoup pleuré ces dernières heures. Je me réconforte un peu en me disant que mes joueurs trouveront sans doute en mon remplaçant une motivation nouvelle en découvrant une autre méthode de travail. J’aimerais leur dire que j’étais attaché à chacun d’eux et c’est ça qui fait mal.
Le message est passé.
CP Fleurier, double rampe de lancement
Il faut dire qu’un lien très particulier unit le club jaune et noir et Sandy Jeannin. Après ses années juniors et deux saisons en première ligue à quinze et seize ans, le jeune hockeyeur avait été repéré et lancé dans le bain de la ligue nationale en 1993. Près de trente ans plus tard, son retour sous le chandail des « Chats » se conclut à nouveau par un bond dans l’élite, dans un costume différent.
Le clin d’œil entre les deux situations est fort,
corrobore-t-il.
Et le « soldat Jeannin » ne part pas en zone hostile.
J’ai joué à Fribourg entre 2008 et 2015 et j’y habite toujours aujourd’hui. J’ai donc fait deux heures de route quotidiennement depuis cinq ans pour venir dans le Val-de-Travers. De ce côté-là, je ne suis pas mécontent de me rapprocher de mon lieu de travail,
rigole-t-il.
Désormais, la question sera de savoir si je vais me plaire dans ma nouvelle fonction de chef de la formation où je serai beaucoup moins sur la glace. Quoi qu’il arrive, je sais que cela me rendra meilleur et plus complet même si je serai davantage dans les bureaux.
Des tâches plus administratives et stratégiques l’attendent sur ce nouveau front.
Kevin Vaucher